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À bord de l’Erminio, ce 23 juillet.

Tous les jours, au coucher du soleil, nous voyons au fond de la baie des tourbillons de sable et de poussière, soulevés par un vent de terre qui descend des montagnes d’Erisso. Avant-hier soir, tandis que nos regards se portaient vers ces tourbillons, nous nous sommes vus tout a coup entraînés loin du rivage ; les ancres de l’Erminio avaient été arrachées, et la tramontane nous a poussés au milieu de la mer. Nous avons gagné le sud-est de l’île, et, avant la tombée de la nuit, nous avons pu découvrir la petite ville de Coloni, bâtie au penchant d’une montagne. Pendant toute la nuit, nous avons erré çà et là à peu de distance de la côte. Le ciel était resté pur, la nuit était brillante comme de coutume, mais la mer était toujours très agitée. Au lever du jour, la tempête nous avait ramenés en face des montagnes d’Erisso nous avons regagné péniblement le mouillage d’où les vents nous avaient