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taliers ; en parcourant les bords de la mer, du côté de Sigri, nous n’avons vu que des bois de chênes et des précipices effrayans.

Nous étions allés très-loin chercher des ruines, tandis que nous en avions tout près de nous. Nous avons reconnu l’emplacement de l’ancienne ville d’Erissus, mentionnée par Strabon, et patrie de Théophraste et de Phania, les deux plus fameux disciples d’Aristote. La cité d’Erissus devait s’étendre, depuis les bords de la mer jusqu’au penchant des collines qui sont au sud-est du village d’Erisso. Dans tout cet espace on trouve des marbres antiques, des fondemens de muraille. À un quart d’heure de la mer, on remarque les restes d’une chapelle grecque qui fut bâtie en grande partie avec des marbres appartenant à d’anciens monumens. Nous avons vu dans l’enceinte de la chapelle une colonne de marbre, ornée de sculptures, étendue à terre au milieu des décombres. De quelque côté qu’on porte ses pas, on rencontre des chapiteaux et de vieux débris, des colonnes de marbre blanc ou de granit encore debout ; le sol où fut Erissus est inculte et jaunâtre ; on ne voit pour toute verdure que des enclos de mûriers et de figuiers, et dans ces enclos se trouvent aussi des tronçons de colonnes et des ruines. Près de là, du côté de la mer, s’élève une petite montagne de forme conique dont la base méridionale est baignée parles flots. La forteresse d’Erissus était bâtie sur