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vallées couvertes de chênes, de pins et d’oliviers ; quelquefois des ravins s’ouvraient devant nous comme des abîmes. On trouve çà et là des plantes de thym et de serpolet, pâles et brûlées, quelques champs de coton et de calamboc ; presque partout des chemins horribles, des sentiers tracés dans le roc, quelquefois dans le lit des torrens. Nos chevaux ne savaient où poser leurs pieds ; mais l’habitude qu’ils ont de ces sortes de chemins, fait qu’ils tombaient rarement, et qu’il y a plus de sûreté à aller à cheval que de marcher à pied.

Des vallons où croissent des lauriers rosés, des tamaris, de longs peupliers, des oliviers et d’autres arbres du pays, nous ont annoncé l’approche de Mesotopos. Ces vallons sont arrosés par une petite rivière nommée Moragna ; les Turcs y ont bâti un pont, dont la construction n’est pas sans élégance. De là à Mesotopos, on compte une demi-heure de marche. Mesotopos est bâti au penchant d’une vallée qui se prolonge jusqu’à la mer ; le village est entouré de jardins et de terres mal cultivées, les maisons y sont bâties en pierres ou en murs de terre. Notre arrivée était un grand événement pour ce village, où sans doute n’était jamais venu un Européen. Un Grec nous a reçus chez lui et nous à fait asseoir sur une natte, dans une espèce de basse-cour. La femme de notre hôte grec avait un air lamentable ; tandis qu’on nous servait de l’eau, du pain hoir et des œufs, elle nous regardait et disait