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Auguriis agimur divum classemque sub ipsa
Antandro, et Phrygiæ molimur montibus Idæ, etc.


C’est là que s’assemblèrent les restes d’Ilion, condamnés à chercher un asile dans des terre inconnues, et fuyant sans savoir où le sort allait les conduire. C’est la que le vénérable Anchise, lorsque le printemps venait de commencer, ordonna d’abandonner les voiles aux destins, et que le pieux Énée quitta en pleurant les ports et les rivages de la patrie, et les champs où furent Troie. Ce passage du troisième livre de l’Énéide m’avait toujours paru admirable. Vous pensez bien mon cher ami, que les vers du poète latin ne pouvaient rien perdre à être relus en présence du mont Ida et devant le golfe d’Adramitti.

La ville d’Adramitti, mentionnée par Strabon avait pris la place d’Antandros. Cette ville fut, dans l’antiquité, la rivale d’Assos et de Pergame, bâties dans son voisinage. Elle était encore florissante aux derniers temps de l’empire grec. Henri, successeur de Beaudoin au trône de Bysance, vint jusqu’à Adramitti, et remporta une victoire sur les Grecs et les Barbares, entre cette ville et le mont Ida. Vers la fin du treizième siècle Andronic choisit Adramitti pour y convoquer une espèce de concile dont l’objet était de terminer les querelles des Joséphites et des Arsenites. Après de longs, débats, il fut