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murailles en brique, débris de quelque grand édifice ; Osman me disait que ces blocs de murs avaient appartenu un monastère grec. Mon brave aga voyait partout des ruines de monastères, et, à l’en croire, le peuple d’Aia-Solouk n’eût été presque tout entier qu’un peuple de cénobites. Pourtant quand je lui donnais des explications, il se, faisait traduire mes paroles avec un soin minutieux. Sa surprise a été extrême quand je lui ai dit que jadis des souverains avaient choisi Aia-Solouk pour demeure ; stamboul, stamboul ! s’écriait-il ; il ne concevait pas que des princes Turcs eussent pu résider ailleurs qu’à Constantinople. Pour un musulman, toute grandeur et, toute, gloire résident à Stamboul et c’est à ce nom que se rattachent toutes les idées, de la puissance. À trente ou quarante pas du château, mon Cicérone m’a fait remarquer des pierres, rangées en forme de cercle, traversées par une colonne ; il m’a raconté qu’à chaque printemps, les Grecs des environs viennent en foule prier autour de cet étroit espace, consacré sans doute par une religieuse tradition.

Le château d’Aia-Solouk est un édifice du moyen-âge ; l’enceinte est d’une grande étendue et les muraille sont encore debout. Cette enceinte, où croissent des figuiers sauvages et des tamariscs à travers les décombres, n’offre rien de curieux ; on n’y trouve qu’une petite mosquée à demi-détruite et une citerne voutée : au moment où je me suis,