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de l’Église. Les chrétiens y révérèrent long-temps les tombeaux de Timothée et de saint Jean. Au temps des guerres de la Croix, a l’époque du passage de Luis VII à Éphèse, on voyait encore sur la montagne le sépulcre du saint Précurseur. Au rapport d’Odon de Deuil, dont vous connaissez la chronique, ce tombeau était entouré d’un mur destiné à la défense contre les païens. Ce monument sacré que le chroniqueur pèlerin comptait au nombre des débris glorieux d’Éphèse, a disparu comme d’autres monumens, et je n’ai pu en reconnaître même des vestiges. Au sud-est du Prion, du côte du Gymnase, on remarque les restes d’une église, qui fut peut-être celle qu’éleva Justinien en l’honneur de saint Jean. Cette église était la cathédrale des Éphésiens au temps, des guerres saintes, et c’est là que fut enseveli le chevalier Gui de Ponthieu, mort Éphèse, sous les drapeaux de la seconde croisade. Près de là, on montre la grotte des sept Dormans, dont la merveilleuse histoire est connue également des disciples de l’Évangile et du Coran. À un quart-d’heure du mont Prion, au sud-est, j’ai visité un vaste souterrain construit en pierres de taille, dont les voyageurs n’ont point fait mention ; et, pour dernière recherche, je suis allé reconnaître les restes des murailles qui défendaient, au midi, la ville de Lysimaque et s’étendaient sûr le Corissus jusqu’au de là de la prison de Saint-Paul.