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vénération des peuples pour la grande Diane, que la guerre elle-même respecta toujours les trésors placés sous la sauve-garde de la déesse ; l’histoire a cité Néron comme étant le seul qui eût osé toucher à ce sanctuaire. Les barbares du Nord qui passèrent comme un ouragan sur les beaux pays de la Grèce et de l’Asie, pillèrent et brûlèrent le temple de Diane ; il est probable que ce temple a été effacé de la terre avec d’autres beaux monumens de l’antiquité païenne, alors que, par un édit de Constantin, édit fatal et à jamais déplorable pour les arts, tous les temples des dieux crevèrent, dans l’Orient ; Quand les rois et les peuples accouraient à l’envie sur les bords du Caystre pour déposer leurs offrandes sur les autels de Diane, qui eût osé dire qu’un jour le voyageur chercherait en vain la place du temple ?

Après avoir passé le marais que des auteurs présument être l’emplacement du temple de Diane, on traverse un espace rempli de ronces acérées de la hauteur de l’homme, puis on aborde une colline assez escarpée, dont le sommet porte les ruines d’un édifice, appelé, communément la Prison de Saint-Paul. Chandler pense que ce sont là les restes d’une des tours dont on avait flanqué les murs d’Éphèse. Je suis porté à croire que si Chandler avait examiné cet édifice avec plus d’attention, il y aurait vu autre chose que les débris d’une tour. Cet édifice est bâti en pierres de taille de granit. Il est de