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ceinte de la ville, et que te temple était éloigne de plusieurs stades des murailles d’Éphèse. Pour moi, je vous ferai grâce de mon système et de mes conjectures, j’aime mieux vous entretenir un moment de la fondation de ce temple et de son histoire.

Le culte de Diane à Éphèse, comme vous savez, remonte aux premiers âges ; ce furent, dit-on, les Amazones qui, les premières, sous le règne de Thésée sacrifièrent à la déesse sur les rives du Caystre ; elles déposèrent dans le trône d’un ormeau une Diane de cèdre ou d’ébène grossièrement taillée. Ainsi commençât le culte de la grande déesse ; un tronc d’arbre fut son premier temple, plus tard elle eut un sanctuaire qui devint la merveille de l’univers. La religion avait appelé les arts à son secours, et les chefs-d’œuvre des Appelle ou des Phidias entretenaient surtout l’enthousiasme et la foi des peuples dans ces temps d’ignorance et de superstition, c’était la grandeur et la beauté d’un temple qui faisaient la grandeur et ta puissance d’un dieu. Le monde païen n’eut point de temple plus saint et plus révéré que celui de Diane à Éphèse, parce que ce temple surpassait en richesse et en splendeur tous les autres sanctuaires. Personne n’ignore quel fut le sort de ce monument ; un fou, qui cherchait à tout prix l’immortalité, voulut associer son nom à la destruction du temple de Diane. Le second temple, bâti en l’honneur de la déesse, ne le cédait en rien à la magnificence du premier. Telle était la