Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/298

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sinés dans l’ouvrage de M. de Choiseul. À quel dieu ce monument était-il consacré ? est-ce à l’empereur Claude, au dieu Jules, à Appollon Pythien ? C’est ce que nos plus savans voyageurs n’ont point décidé.

Plein des souvenirs du fameux temple de Diane, tel que nous l’ont représenté Vitruve, Pline et Strabon, vous êtes impatient sans doute d’apprendre ce qui subsiste encore de ce grand monument. C’est ici surtout que ma science est en défaut. J’interroge en vain les lieux et les livres, je ne trouve partout que des doutes des conjectures hasardées, des suppositions vagues, des systèmes qui n’expliquent rien. Au milieu d’un amas confus de ruines, je demande aux colonnes, aux blocs de marbre, à chaque pierre, s’ils n’ont point appartenu au temple le plus célèbre qui fut jamais, et toutes les pierres sont muettes, et les ruines n’ont point de voix. Les voyageurs qui ont visité Éphèse, ont placé, chacun dans une position différente, le temple de la grande déesse. Les uns, ont cru en trouver des vestiges au sud-est du mont Prion, les autres au nord, d’autres à l’ouest ; quelques-uns, tels que Chandler, plus raisonnables peut-être, ont déclaré n’avoir rien reconnu de positif sur l’emplacement du monument. Ceux qui regardent les souterrains voisins des marais ou du port comme des ruines du temple (et ceux-là sont, en assez grand nombre), oublient évidemment que ces souterrains se trouvent dans l’en-