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En avançant au-delà du stadium, on reconnaît un chemin, ou plutôt une rue bordée de piédestaux et de bases de colonnes, de débris de murs et d’édifices détruits, et l’on arrive au théâtre, qui ne conserve plus que deux ailes et quelques arcades. Le théâtre d’Éphèse dut être un des derniers monumens qui tombèrent car rien n’égalait l’ardeur des Éphésiens pour les spectacles ; saint Paul et les prédicateurs qui lui succédèrent tonnaient envain contre ces profanes réunions.

L’étroit vallon qui sépare le mont Prion du Corissus, offre d’abord les débris d’une église, puis différens fragmens de marbre, des colonnes renversées, et quelques vestiges d’un ancien odeum. Si nous revenons vers le théâtre, nous verrons près de là d’épaisses murailles de briques couvertes de trous où étaient incrustés les dalles de marbre dont les murs furent autrefois revêtus. Tournefort et autres ont cru voir dans ces murs des restes du temple de Diane. Dellawai se demande si cet édifice n’a pas pu être l’église de Saint-Jean bâtie par Justinien. En tournant à l’ouest, vous trouvez les traces d’un grand portique, le port de la ville changé en un marais, l’emplacement présumé de l’Agora, un espace vide semé d’orge, et une suite de voûtes construites en briques. Le long du Corissus, vous voyez de magnifiques chapiteaux et des entablemens de marbre, débris d’un temple corinthien, les plus beaux restes de ce temple sont des-