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premières études, mais leur entraînement n’a duré qu’autant de temps qu’il en faut à des illusions toutes poétiques pour s’évanouir complétement. Les autres cédaient à la compassion que leur inspiraient les misères et la servitude d’un peuple chrétien, mais on n’a pas tardé à reconnaître que la révolution grecque avait un tout autre mobile que le triomphe de la croix, et que les chefs de cette révolution ne donnaient guère l’exemple des vertus évangéliques. Enfin, un parti fort nombreux en Europe avait l’espoir qu’une révolution en Orient pourrait entretenir les habitudes et les traditions révolutionnaires en France et d’en d’autres pays. Ce parti a beaucoup perdu de son ardeur et de son zèle pour l’affranchissement de la Grèce, depuis que les rois ont voulu s’en mêler, et qu’il a été question de régulariser un mouvement qu’on avait le projet de tourner contre la royauté.

Ceux qui voulaient que les peuples eussent sous les yeux une révolution modèle, ont pu d’ailleurs s’apercevoir que l’Europe renfermait encore assez d’élémens de révolution, et que pour bouleverser les royaumes, ils n’avaient pas besoin de l’exemple de la Grèce. Il ne reste donc plus à ce malheureux pays que l’appui des rois et de leurs cabinets ; mais comment s’entendre sur les moyens de secourir et de gouverner un peuple lointain ? Le moindre changement dans les rapports des puissances, le moindre retard dans les communications, une combi-