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titués pour vivre long-temps, résistent à tout. On peut ajouter que les plahtes, en Orient, comme les hommes sont abandonnés à leur instinct, et que les uns et les autres vivent de peu.

II ne faut pas s’étonner d’après cela que le le territoire que nous voyons manque d’arbres, et que le pays ne soit point boisé. On n’abat pas volontiers les arbres vieillis sur le sol ; on respecte même la vieillesse d’un olivier presqu’autant que celle de l’homme ; mais on fait rarement des plantations nouvelles, parce qu’elles exigent trop de soins et parce qu’on n’a point de confiance dans l’avenir. Enfin, l’agriculture a sa décadence et ses ruines comme les arts et l’industrie des cités. On ne cultive jamais des terres en friche, et les terres cultivées sont souvent abandonnées ; on voit de tous côtés le chardon et la bruyère dans les lieux qu’a couverts autrefois la moissons Quoique les environs de Koukoudjia soient assez bien cultivés, et qu’on y reconnaisse partout les marques d’un travail assidu, une réflexion pénible occupe le voyageur qui parcoure les vallons et les coteaux du voisinage, c’est que la terre n’y reçoit jamais le degré de culture dont elle est susceptible, qu’on ne s’y met nulle part à l’abri des inconvéniens du climat, et qu’on n’y profite qu’à demi dés dons de la terre et du ciel.

Koukoudjia est assez bien bâti les maisons y sont presque toutes séparées les unes des autres, et