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inspirations poétiques. Le voyageur ne peut parcourir Smyrne et ses environs sans que le souvenir du divin poète ne vienne se mêler à ses pensées. Je ne répéterai point les traditions merveilleuses dont tout ce pays est rempli ; l’histoire de l’auteur de l’Illiade est comme celle de ses dieux, semée de beaucoup de fables, et pour qu’il ne manquât rien à la ressemblance, l’existence même du poète a fini par être contestée. La réputation d’Homère ne commença que long-temps après sa mort, et la postérité ne put savoir avec exactitude quelles avaient été l’origine et la vie d’un homme dans lequel ses contemporains n’avaient vu qu’un pauvre aveugle. Aussi je ne recherche point ses traces dans un lieu plutôt que dans un autre, mais ce que je regarde comme certain, c’est qu’il a habité cette partie dé l’Ionie, et que le pays dans lequel nous sommes, fut le premier dans l’antiquité où ses vers furent chantés et regardés comme une inspiration des dieux. Si les bords du Mêlés n’ont pas vu naître Homère, c’est là du moins que naquirent l’Illiade et l’Odyssée, et que commença l’admiration de la postérité pour ces deux merveilles de la poésie. Nous savons que dès la plus haute antiquité, l’Ionie avait une école où les disciples d’Homère récitaient ses vers. Ces enfans de l’harmonie répétaient leurs concerts au penchant d’un coteau à pente douce et près du temple de Diane, entouré d’un bosquet délicieux. Là, Quintus, auteur de la Guerre de Troie,