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était avant la révolution grecque. Si on a le projet de rebâtir ta ville, le plan de M. Fauve sera d’une grande utilité ; mais on ne s’occupe guères aujourd’hui de la vieille Athènes, de l’Athènes qui a été brûlée, encore moins de celle qu’on doit rebâtir. M.Fauvel a soigné les détails de son pian avec la plus scrupuleuse attention ; il se plaît à le montrer aux curieux ; il entre dans les moindres explications, il est là dans sa joie et dans sa gloire, et se croit encore à sa maison de la rue des Trépieds. Corneille fait dire à un Romain. :

Rome n’est plus dans Rome ; elle est toute où je suis.

M. Fauvel pourrait en dire autant d’Athènes et avec plus de vérité. Notre ancien consul n’aime pas les Grecs modernes, qu’il accuse de ne pas respecter, assez l’antiquité. Il me racontait à ce sujet une anecdote fort plaisante « Pendant qu’on bâtissait la nouvelle caserne de Smyme, le pacha commanda aux maçons, qui étaient Grecs, d’aller chercher des pierres parmi les ruines du château. Ces maçons se mirent d’abord à briser un portique qui était resté debout, et les colonnes de marbre furent mises en pièces. M. Fauvel, qui se trouvait là, demanda aux Grecs pourquoi ils brisaient ainsi les colonnes. « C’est, répondirent-ils, afin, que les morceaux soient assez petits pour qu’un âne puisse les porter. »