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où les voyageurs ne trouvent que ce qu’ils apportent avec eux. Toutefois, pendant mon séjour ici, je n’ai point manqué de gens éclairés, dont la société pût à la fois me distraire et m’instruire, et, dans les visites que je fais au quartier des Francs, je me délasse souvent de l’ennui qu m’ont donné les Turcs.

Parmi les personnes que je vois habituellement, je dois d’abord vous citer M. Fauvel, que les révolutions ont chassé d’Athènes, et qui s’est réfugié, avec tous les dieux de la Grèce, dans la capitale de l’Ionie. À la première visite que je lui ai faite, je l’ai trouvé assis devant un petit bureau dans un cabinet de cinq ou six pieds carrés ; deux chaises, une planche couverte de médailles, de fragment de marbre, deux tables, une pour écrire, l’autre couverte de cahiers et de notes éparses, quelques volumes, de Voltaire, le Voyage d’Anacharsis, Strabon, Pausanias, une traduction française de Thucydide ; deux petites malles, l’une tenant lieu de garde-robe, l’autre remplie de dessins de vues de la Grèce et des plans d’Athènes, voilà tout l’ameublement de l’ancien consul de France dans la ville de Minerve. Mais l’ornement le plus distingué de ce cabinet, et dont-il faut parler à part, c’est un bas-relief d’Athènes. Ce basas-relief, fait en cire, est d’autant plus précieux, que la guerre et tous ses fléaux ont bouleversé et anéantit la capitale de l’Attique, et qu’on peut la retrouver ici telle qu’elle