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et il a promis au consul de faire tout ce qu’il pourrait pour mériter l’affection des Français.

En quittant le mutzelin, nous avons visité la caserne qui se trouve près de son palais. Le commandant turc nous a reçus dans son appartement et nous a conduits ensuite dans les chambrées ; il y règne une assez grande propreté ; partout sont des lits de camps et une espèce de matelas ou plutôt une couverture pour chaque soldat. La caserne a deux chapelles ou petites mosquées dans lesquelles nous avons vu des officiers et des soldats en prière. À notre départ, on nous a fait asseoir sur le vestibule de la porte d’entrée, et nous avons vu arriver, du fond de la cour la musique de la garnison ; elle se composait de huit tambours, de deux cors et de seize fifres ; elle avait à sa tête un tambour-major ; cette musique a joué des airs français en battant fortement la mesure avec les pieds ; on nous a dit que la musique du gouverneur était beaucoup mieux composée, et qu’elle jouait des airs de Rossini.

Les soldats de cette caserne s’exercent chaque jour à la tactique européenne, et paraissent avoir fait des progrès. Il nous arrive souvent de trouver à )a porte d’un corps-de garde des tacticos, qui nous présentent les armes, et qui nous prient, par signes, de leur donner, une leçon. Ces bons musulmans se sont persuadés qu’en Europe nous passons notre vie à faire l’exercice, que dans nos assemblées et nos académies on nous voit sans cessé manier le fu-