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On m’a conduit chez un Turc qui habite un kioske dans les jardins situés au nord de Smyrne ; nous sommes arrivés par un chemin bordé de haies et de fossés ; la retraite d’Osman Effendi consiste dans un enclos planté d’orangers et de toutes sortes d’arbres ; des rigoles, où arrive l’eau du Mêlès et placées dans toutes les directions, arrosent les plantes et les fleurs ; nous avons remarqué des peintures sur les murailles du jardin ; ce sont dès navires et des barques sans matelots et sans rameurs ; les seules figures que se permettent les peintres turcs, sont des oiseaux qu’ils représentent grossièrement sous un ciel d’un bleu foncé ; l’hôte de ce lieu agréable est venu au-devant de nous, et nous a reçus avec une politesse que je ne m’attendais pas à trouver dans un osmanli ; il ne s’est pas borné à nous offrir du café ; l’eau-de-vie de mastic a été de la cérémonie ; Osman Effendi est allé ensuite cueillir des fleurs et des plantes odoriférantes qu’il a offertes à chacun de nous ; la conversation s’est engagée moitié par signes, moitié à l’aide de quelques mots italiens, car nous n’avions point d’interprète. Notre Turc est de ceux qui n’observent pas rigoureusement les préceptes du Coran, au moins pour ce qui regarde le fruit de la vigne ; l’antipathie des chrétiens et des musulmans ne lui paraissait qu’une mauvaise querelle entre des gens qui boivent du vin et des gens qui boivent de l’eau. Il visite souvent les officiers