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qu’elle habite, et qu’on appelle l’Arménie, passe pour être le plus opulent ; cette population se rapproche des Turcs pour le caractères, par la manière de vivre et les habitudes sociales. Les Arméniens, de même que les Juifs, n’ont jamais manié un fusil ; on ne les a jamais trouvés dans une sédition ; aussi l’autorité ottomane ne s’en occupe-t-elle que pour leur faire payer les impôts ; ils sont traités comme les animaux domestiques dans la ferme, et l’orgueilleux osmanlis, pour leur montrer son estime singulière, les place dans l’échelle des êtres animés à côté de l’âne et du chameau.

On a reproché aux enfans, de l’Arménie, comme à ceux d’Israël, de manquer souvent dé bonne foi dans les transactions commerciales, et de se livrer à toutes sortes de métiers peu honorables. Une pareille accusation doit surtout tomber sur la basse classe du peuple. Cette nation, en général, a la réputation d’être très-austère dans sa morale et dans ses pratiques de religion. Les Arméniens ont à Smyrne une école de théologie dont on m’a fait l’éloge : leur clergé ne manque pas d’instruction ; aussi la persécution contre les Arméniens catholiques s’est-elle moins fait sentir dans cette ville qu’à Stamboul.

Je vous ai fait connaître les Grecs de la Morée ; ceux de Smyrne ne leur ressemblent pas, et semblent nés plutôt pour la paix que pour la liberté.