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revenons aux khans et au commerce de Smyrne. Pour juger du mouvement commercial de cette ville, il faut voir dans les khans l’arrivée des caravanes, et dans la rade l’arrivée des navires marchands. Chaque jour, on voit passer dans la haute ville un grand nombre de chameaux chargés des productions de l’Inde, de la Perses, de la Syrie et de toutes les contrées de l’Asie-Mineure. D’un autre coté, les vents et les flots amènent chaque jour des bâtimens apportant les produits industriels de tous les pays de l’Europe. Les caravanes retournent dans les pays d’où elles sont venues avec les richesses qu’ont apportées les navires européens, et ceux-ci regagnent les villes maritimes de l’Occident avec les marchandises voiturées sur le dos des chameaux, si justement appelés les vaisseaux du désert. J’ai souvent entendu dire que le commerce de Smyrne avait perdu de son activité depuis quelques années ; cependant la rade est toujours remplie dé navires, les khans de marchands étrangers, et les chameaux, avec leurs charges accoutumées, ne cessent point de défiler sur le pont des Caravanes.

Une des choses qui frappent d’abord les Européens en arrivant à Smyrne, c’est la diversité des peuples qui habitent la même cité. Leur religion, leur langage, leurs costumes, leurs mœurs, tout est différent. Chaque peuple a ses cérémonies, ses fêtes, et même son calendrier. Il arrive souvent,