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des Turcs, règnent le silence et la solitude ; point d’édifices publics, peu de maisons élégantes ; des habitations avec des fenêtres grillées qui ressemblent à des cloîtres, un grand nombre de mosquées ou d’oratoires musulmans, beaucoup de turbés ou de chapelles sépulcrales, ombragés par de hauts cyprès, voila ce qu’on remarque dans la partie de la cité qui se rapproche du mont Pagus.

Les Italiens ont appelé Smyrne ella fiora del Levanti et quelques voyageurs n’ont pas craint de la surnommer le petit Paris de l’Orient. Je ne connais point encore assez la capitale de l’Ionie pour apprécier les jugemens qu’on en a porté. Je dois dire toutefois que mes premières impressions ne répondent pas à l’idée que je m’en étais faite d’après nos livres de voyage, et même que le charme de la perspective, qui m’avait séduit en arrivant dans la rade, se dissipe et s’évanouit à chaque pas que je fais dans l’intérieur de la cité. De toutes lés rues que j’ai visitées, je ne puis vous en citer que deux qui méritent d’être remarquées, et qui aient un nom, c’est la rue Franque et la rue des Roses. Je ne vous parlerai point de ces rues étroites et tortueuses, de tous ces passages obscurs, de ces allées couvertes, au milieu desquelles je me suis égaré plusieurs fois, et qui font de la ville un vrai labyrinthe pour les étrangers nouvellement débarqués. Beaucoup de rues n’ont jamais été pavées ; celles qu’on a pavées sont si mal entretenues, qu’on de la peine a y