Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée

les missions du levant attestent les sollicitudes de l’Église latine pour les fidèles d’outre-mer et pour ses enfans d’Athènes. À ces époques malheureuses, le génie du commerce poussait encore les Vénitiens et les Génois aux rivages de l’Attique et le Pirée attirait parfois l’attention des puissances maritimes de l’Europe chrétienne. Ainsi, la religion et le commerce semblaient seules se ressouvenir d’Athènes : le reste du monde l’avait oubliée.

Enfin, tel était l’oubli dans lequel était tombée cette ville célèbre, que son existence même fut un moment ignorée. Lorsqu’en 1584 un savant d’Allemagne publia quelques renseignemens sur Athènes, cette publication frappa l’attention publique comme une découverte merveilleuse. Tout ce qu’on apprenait sur la cité de Minerve et sur les monumens qui avaient triomphé du temps et des Barbares, remplissait de surprise les érudits et les ignorans. On remarquait surtout dans ces documens si nouveaux une lettre écrite par un Grec, habitant de Naupli, qui était allé plusieurs fois à Athènes, et qui avait vu le Parthénon. Il faut ajouter cependant que cet habitant de Naupli terminait sa lettre comme je pourrais terminer la mienne avec bien plus de raison, par ces mots remarquables « Athènes ne ressemble plus qu’au squelette informe d’un animal mort depuis nombre d’années. »

Dans une lettre précédente je vous parlais des ruines d’Athènes, qui sont aujourd’hui comme la