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les règnes d’Adrien et de Trajan. Les progrès du christianisme ne durent pas être aussi rapides à Athènes que dans beaucoup d’autres cités. Une ville qui était comme la métropole des dieux, devait tenir plus que les autres à des croyances qui se liaient à la gloire de ses monumens.

Dès le premier siècle de l’ère chrétienne, on avait commencé à lire aux jardins d’Académus l’Évangile de saint Mathieu. Les épitres de saint Paul furent multipliées par les calligraphes du Pacyle ou du Prytanée. Les fidèles établirent des logothètes ou notaires publics pour recueillir les actes des martyrs. Le philosophe Aristide et l’évêque Quadratus avaient fait une apologie du christianisme qui fut présentée à l’empereur Adrien ; mais les autels du paganisme subsistaient encore Minerve, Mercure, Apollon, ne paraissaient pas plus pressés de quitter le Parthénon que les Turcs ne le sont au moment où je vous écris. Ce ne fut guères que dans le quatrième siècle que les temples furent changés en églises, et que la ville de Thésée devint une ville chrétienne. Elle fut alors la métropole du christianisme dans la Grèce. Les prêtres de l’évêché d’Athènes héritèrent des biens dont la superstition avait doté les temples de Jupiter, de Thésée, de Minerve, etc. Le clergé d’Athènes était très-puissant au sixième siècle, et sa puissance se conserva jusqu’au temps de la conquête de la Grèce par les Latins.