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fauves qui peuplent avec eux les forêts de l’île.

En jetant les yeux du côte de la Sardaigne, nous voyons encore un pays montueux comme la Corse ; mais les montagnes y sont beaucoup moins élevées. Plusieurs savans ont pensé que ces deux îles, d’abord réunies, ont été séparées l’une de l’autre par quelques grandes secousses ; la multitude d’îlots et d’écueils semés près de la côte, ont paru comme les indices du déchirement qui s’est opéré ; Nous avions devant nous le village ou le bourg de Longo-Sarde, bâti sur un promontoire : des tours couronnent toutes les hauteurs du voisinage ; on en compte cent trente-huit sur les côtes de l’île. Elles furent d’abord bâties pour défendre le pays contre l’invasion des Africains et les surprises des pirates. Elles ne servent plus aujourd’hui, qu’à faire observer les lois sanitaires, et la surveillance de leurs gardiens n’a d’autre objet que d’écarter le fléau de la peste. J’ai vu plusieurs voyageurs qui ont parcouru l’intérieur de l’île ; tous s’accordent à vanter la variété pittoresque des aspects que présente le pays. Ils ont trouvé, en beaucoup d’endroits, des monumens qui attestent la domination des Romains, ou qui portent l’empreinte des âges primitifs ; la partie septentrionale de l’île renferme encore quelques régions, dont les habitans ont la barbarie et le caractère indomptable des montagnards de la Corse.

Plusieurs auteurs anciens ont parlé de la ferti-