Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/188

Cette page n’a pas encore été corrigée

sociée aux vicissitudes de l’empire. Les souvenirs de sa prospérité lui attirèrent deux fois l’attaque des Barbares. L’Attique et sa capitale furent d’abord ravagées par les Scythes sous le règne de Claude, successeur de Galien. Cinquante ans après, les Goths, conduits par Alaric, passèrent les Thermopyles ; Athènes leur ouvrit ses portes. Je ne répéterai point la fable de l’historien Sosime, qui nous montre la déesse Minerve armée de sa terrible égide, et l’ombre menaçante d’Achille repoussant les phalanges des Barbares. L’histoire ne s’arrête point à de pareils prodiges, et le vrai miracle de cette époque fut le respect d’Alaric pour les monumens d’Athèhes. Cynésius, auteur contemporain, compare ce qui restait alors de la gloire d’Athènes, à la peau des victimes offertes en sacrifice ; il ajoute que la ville de Cécrops était plus fameuse par son commerce de miel que par ses écoles de philosophie. Rome avait porté la première atteinte à la puissance d’Athènes : Constantinople lui devint encore plus funeste, car, sous l’empire de Bysance, elle fut tout à fait oubliée, et les successeurs de Constantin y prenaient si peu d’intérêt, qu’on voit Arcadius traiter magnifiquement et regarder comme son allié Alaric qui venait de ravager la Grèce. Les Grecs du Bosphore se vantaient d’être des Romains, et méprisaient les autres Grecs : déplorable symptôme de la décadence de ce Bas-Empire, avec qui toutes les gloires devaient tomber.