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milieu de ces guerres où Rome perdit sa liberté, et l’histoire peut dire que les deux plus illustres républiques de l’univers périrent ensemble. Rome au moins, conserva l’empire, Athènes resta avec ses souvenirs et ses ruines.

Toutefois, cette époque pour elle fut encore une époque glorieuse ; les arts de la Grèce avaient déjà charmé les Romains ; tandis que les légions du Tibre arboraient leurs aigles sur le Parthénon, la ville de Thésée envoyait à Rome ses sophistes et ses philosophes. Ses orateurs, ses poètes, ses historiens étaient admirés comme des modèles chez le peuple-roi ; on se vantait, dans les assemblées du Forum et du Capitole, de parler la langue d’Homère, de Démosthènes, d’Euripide et de Platon ; il faut entendre les éloges donnés par Cicéron à la ville mère des sciences et des arts ; jamais, en un mot, on ne vit un peuple, vaincu parles armes, faire oublier ainsi ses défaites par les souvenirs de sa gloire, et triompher avec tant d’éclat de la nation qui lui donnait des lois. La plupart des empereurs de Rome mirent leur gloire à protéger Athènes, et le nom de Philhellènes, qu’on a tant prodigué de nos jours, était un titre glorieux pour les plus illustres des. Romains. L’empereur Adrien se distingua parmi les protecteurs d’Athènes, et voulut qu’il y eut une ville d’Adrien à côté de la ville de Thésée. Athènes, cependant, qui s’était mêlée aux troubles de la république romaine, se trouva en quelque sorte as-