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Il faut être Turc, et porter un turban, pour voir de près ces colonnes que nous avions aperçues de la mer de Salamine. Quel jour que celui où tombera la consigne de la barbarie ! Nous ne pouvons savoir avec exactitude dans quel état on retrouvera les monumens du Parthénon. Si nous en jugeons par ce qui frappe notre vue, tous les temples n’auraient pas soufferte de grande altérations et de sensibles dommages. Quand nous pourrons revoir ce qui a échappé aux boulets de Morosini et aux spoliations de lord Elgin, ne faudra-il pas élever une colonne aux barbares ! Lorsqu’on lira dans l’avenir l’histoire des ruines de l’Orient on s’étonnera que deux grands monumens, le Parthénon d’Athènes et l’église du Saint-Sépulcre de Jérusalem, soient restés debout au milieu de la destruction générale ; mais la surprise sera bien plus grande encore, lorsque la postérité apprendra que ces deux monumens, auxquels se rattachent les plus grands souvenirs et les plus nobles pensées, les traditions de la religion chrétienne et celles de la philosophie, en un mot toutes nos idées de civilisation dans les temps modernes, ont été conservés par les Turcs !

Dans notre promenade, nous avions fait le tour de la ville ; nous sommes revenus vers le temple de Thésée, près duquel nous avions passé dans la matinées. Notre guide nous a fait voir à notre droite le cimetière des Turcs. Les pierres qui couvrent