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tribunes de nos gouvernemens représentatifs, et qui seront dans la postérité la dernière gloire d’Athènes.

Pendant que nous étions sur cette roche déserte qui fut la tribune aux harangues, le théâtre d’Hérodes, Atticus, celui des fêtes dionysiaques, nous montraient encore, au-dessous du Parthénon, quelques-unes de leurs colonnes debout et leurs murailles à moitié renversées. Derrière nous, sur la colline de Musée, nos regards s’arrêtaient sur le monument de Philopatus. Ce Philopatus appartenait à la famille royale d’Antiochus ; une dynastie de rois était venue mourir et s’éteindre au milieu d’une démocratie près de finir elle-même. Pausanias parle de ce monument, et, pour désigner le dernier rejeton des rois, il se contente de dire, un homme de Syrie, expression de l’indifférence et du dédain jaloux des Athéniens. Le tombeau de Philopatus est aujourd’hui, après le Parthénon, celle des merveilles d’Athènes qu’on visite le moins et qui s’offre le mieux à tous les regards. On peut l’apercevoir de tous les points de l’horizon comme l’Acropolis avec cette différence toutefois qu’on porte sans cesse les yeux vers le Parthénon, et que la vue ou la pensée du temple de Minerve se mêle à tout ce qu’on voit dans Athènes et autour d’Athènes. Nous avons sollicité vainement la permission d’y entrer ; aucun voyageur, aucun Franc, aucun chrétien n’a pu y pénétrer depuis plusieurs années.