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Nous nous sommes arrêtés dans ce lieu où se rassemblait le peuple d’Athènes. On y aperçoit un rocher taillé et coupé en forme de terrasse ; on monte sur cette terrasse, élevée d’un côté à trois ou quatre pieds au-dessus du sol, par quatre ou cinq degrés que lord Elgin a fait découvrir, et qu’il aurait sans doute emportés s’ils n’avaient pas été taillés dans le roc vif. Là était la tribune aux harangues. Tous les monumens de ce côté de la ville ont une simplicité qui a quelquefois embarrassé les savans. Si vous demandez à voir la prison de Socrate, on vous montre une grotte creusée dans le granit ; l’Aréopage est un lieu aride, un terrain vague, avec deux escaliers grossièrement taillés sur la colline ; la tribune populaire est encore un rocher ou amas de grosses pierres. Les monumens d’Athènes qui ont été les premiers construits, seront sans doute les derniers qui périront ; ils subsisteront aussi long-temps que les ouvrages de la nature, et doivent avoir la durée des montagnes et des collines.

Il ne reste plus rien dans le Pnix qui puisse faire connaître où était placé le peuple, comment les orateurs se faisaient entendre. L’assemblée restait-elle exposée au soleil brûlant pendant l’été, et pendant la saison des pluies aux intempéries de l’air ? Les assistans étaient-ils assis ou debout ? Toute ces questions sont difficiles à résoudre.

Lorsque j’ai quitté Paris, un grand nombre d’architectes, de maçon et d’artistes travaillaient pou