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avec cette, double inscription, est aujourd’hui comme une colonne funèbre placée entre deux grands tombeaux, ou comme une limite, comme un dieu terme qui sépare deux solitudes. On s’arrête néanmoins avec admiration devant cet arc de triomphe, élevé par la reconnaissance d’Athènes, au prince qui venait de réparer ses ruines et d’achever ses temples commencés. Combien il est difficile dans la destruction générale de la cité de se représenter, par la pensée, le jour solennel où le restaurateur de tant de monumens, entouré de sculpteurs de peintres, de poètes, passa en pompe sous cet arc triomphateur pour aller avec tout le peuple célébrer l’inauguration du temple de Jupiter ! Une chose qu’on n’a pas assez remarquée, c’est que le génie d’Adrien répandit ses bienfaits sur toutes les grandes cités de l’Orient, et qu’il arrêta presque partout les ravages du temps qui menaçaient sous son règne les monumens de l’antiquité.

En sortant par la porte d’Adrien, on est frappé d’un grand, spectacle ; je veux parler de ce qui reste de la majestueuse colonnade du temple de Jupiter Olympien. Il semble que les idées s’élèvent et que l’âme s’agrandisse à mesure qu’on en approche. Vous savez que la construction de ce temple dura près de sept siècles, c’est-à-dire toute, la vie d’un grand peuple. Le sanctuaire du Dieu n’avait point d’espace qui ne fut occupé par une statue, chef-d’œuvre de l’art, l’enceinte ren-