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avec les scènes représentées en dehors de ce monument. À les voir en effet danser au son de leur musique orientale, à les voir pirouetter et tourbillonner comme des fantômes aériens, n’aurait-on pas pu croire que les vents étaient rentrés ? Les derviches sont partis et la tour d’Andronicus, solitaire et dégradée, entourée de ruines, n’est plus que l’asile des oiseaux de nuit, et des lézards qui se jouent dans les fentes de ses murailles.

Nous avons visité ensuite le monument choragique, vulgairement appelé la lanterne de Démisthènes. Rien n’est plus délicat et plus fragile en apparence que la forme et les proportions de ce monument ! Le spectateur éprouve un mélange de surprise et de joie en le voyant encore debout et aussi bien conservé, tandis que tant de monumens, tant de colonnes, qui semblaient défier le temps, sont dispersés en débris et confondus avec la poussière des chemins. Dans un temps où chacun semble appelé à reprendre ce qui lui appartient, il ne faut pas oublier que la lanterne de Démosthènes, ou, pour parler le langage des Italiens, il palatino di Demostheno, fut achevée il y a un siècle et demi, par le père Simon, missionnaire français, pour la somme de cinq cent cinquante écus. La propriété fut contestée par les Grecs, et confirmée par le cadi d’Athènes, à la condition néanmoins que le révérend père montrerait aux curieux le monument dont il avait fait l’acquisition. La maison