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fiter de la nécessité ou les Turcs vont se trouver de vendre leurs biens de Négrepont et de l’Attique ; moi-même j’aurais été tenté de me mettre sur les rangs ; il m’en aurait coûté peu de chose peut-être pour devenir le propriétaire des jardins de l’Académie, pour acheter une partie du mont Hymette, ou pour me faire adjuger une ferme dans les plaines de Marathon ; mais il se passera encore du temps avant qu’un acquéreur puisse jouir en paix de ce qu’il aurait acheté ; les Turcs sont, si habiles élever des incidens, à trouver de bonnes raisons pour ne rien finir ! d’un autre côté, la révolution grecque est toujours là, qui ne permet pas qu’on reste sans inquiétudes sur l’avenir du pays. On n’achète, pas volontiers des domaines sur un sol qui tremble et dans le voisinage d’un volcan qui lance au loin ses feux, et menace sans cesse de tout engloutir.

Lorsque nous avons pris congé du pacha, il nous a donné un Albanais pour nous conduire dans Athènes ; cet Albanais, sans nous adresser une parole, nous a menés tout droit dans un lieu couvert de mauvaises cabanes, de hangars faits avec des planches et qu’on appelle des boutiques ; c’est comme le misérable bazar que nous avions vu à Navarin. Ici le garde du pacha a cru qu’il avait rempli sa tache et qu’il nous avait fait voir Athènes ; il nous a quittés. Dès lors nous nous sommes avancés sans guide vers les colonnes qui restent du Prytanée et du Gymnase ; mais à peine avions-nous fait quelques