Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/157

Cette page n’a pas encore été corrigée

répondu. Enfin on est venu à parler de l’Eubée, et, d’après ce que j’ai pu recueillir de la conversation, je puis vous donner quelques détails instructifs sur une île trop peu visitée parles voyageurs modernes. Vous savez que l’île d’Eubée la plus grande de la mer Egée, se trouve liée au continent par un pont-levis construit à l’endroit le plus resserré du canal. L’île offre sur ses rivages les tableaux les plus rians, et dans l’intérieur, l’aspect varié des montagnes, des bois et des cascades ; les collines sont chargées de fruits, de vignes et de moissons ; les vallons du mont Ocha produisent, de belles forêts de cyprès, de chênes, de hêtres. L’Eubée est renommée par ses riches, pâturages, par le nombre et la beauté de ses troupeaux ; on y cultive le coton, le froment et toutes sortes de grains. Négrepont possède aussi des mines de fer, de charbon, de l’amiante, du cristal de roche. Parmi les mines fécondes et lés riches trésors que renferme l’Eubée, un voyageur ne peut oublier les antiquités que la terre y couvre encore, que la barbarie n’a point profanées, et dont la découverte semble réservée à notre siècle studieux. Le climat de l’Eubée est sain ; la population y est robuste, paisible, économe et laborieuse. Telle est la riche possession : que les Turcs sont obligés d’abandonner en vertu des traités, et qui doit être remise entre les mains du roi que la Grèce attend.

Déjà la cupidité des spéculateurs s’apprête à pro-