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fleurs dans les jardins de l’Argolide et de l’Attique : tels étaient les miracles de industrie et du commerce.

La prospérité des Hydriotes tenait en quelque sorte à la stérilité du sol et à la pauvreté de la terre qu’ils habitaient. Qui pouvait, en effet, leur envier, des rochers d’un aspect triste et sauvage, et leur disputer un séjour où l’économie, et le travail pouvaient seuls amasser des trésors. L’île d’Hydra, qui couvrait la Méditerranée de ses navires, n’avait pas même un port pour les abriter. C’est une remarque qu’on peut faire souvent en parcourant l’Archipel ; les îles les plus inaccessibles, les plus maltraitées par le ciel, sont celles qui jouissaient de quelque abondance et même de quelque liberté. Pendant les guerres de la révolution française, les armateurs et les marins d’Hydra et de Spezzia avaient presque seuls le privilège de parcourir les mers et d’approvisionner toutes les côtés de la Méditerranée, on nous assure que les richesses accumulées dans ces deux îles n’eurent pas toujours une source honorable et pure, et les produits de la piraterie se mêlèrent souvent aux profits d’un commerce légitime ; quoi qu’il en soit, on ne peut s’empêcher de déplorer leur sort. La population y a été massacrée, tout y a été ravagé, surtout dans Hydra où il ne reste pas pierre sur pierre. Ce qu’il y a de plus fâcheux, c’est que ces villes tombées ne se relèveront pas de leurs débris et que leur position