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leur pierre sépulcrale, le titre d’empereur ou d’Impératrice de Constantinople de princes ou de princesses d’Achaïe ou de Morée. Comme les Croisades avaient fondé en quelque sorte la principauté d’Achaïe, on invoqua de nouveau l’esprit des guerres saintes pour défendre ce pays. Mais tout ce que je viens de dire n’annonce que trop que l’enthousiasme de ces expéditions lointaines n’existait plus. Plusieurs ligues, formées alors par le chef de l’Église, n’obtinrent aucun résultat. Les empereurs grecs étaient rentrés dans plusieurs provinces de la Grèce, et les Turcs, profitant de tous ces désordres, avaient fait de si grands progrès, que leurs chefs prenaient aussi le titre de souverains de l’Achaïe. Le Péloponnèse se trouva partagé entré les Francs, les Vénitiens, les Génois, les Turcs, les Grecs : ce fut dans cet état que Mahomet II trouva la Morée ; et rien ne put arrêter le progrès de ses armes.

Je ne vous dirai point ce qui s’est passé en Morée sous la domination des Turcs. Parmi les tentatives faites pour délivrer ce pays, on ne peut oublier celle de Pie II. Le monde eut alors sous les yeux le spectacle d’un pontife de Rome, entouré de ses cardinaux, et marchant à la délivrance de la Grèce chrétienne opprimée par les infidèles. Le pape mourut à Ancône, lorsqu’il allait s’embarquer et sa mort dispersa la ligue sainte qu’avaient formée son activité et son zèle. Les Vénitiens n’a-