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tait combattre, et le sceptre n’était autre chose qu’un glaive ou une épée. Le second fils du roi Charles de Naples, qui avait épousé une des filles de Villardouin, ne vint jamais en Morée, et ne laissa aucune postérité. Isabelle, restée veuve, épousa Florent, comte de Hainault, puis Philippe de Savoie, prince de Piémont ; elle donna ces nouveaux époux la possession passagère de la Morée. Elle mourut, sans enfans mâles, comme sa sœur, qui épousa aussi plusieurs maris. Ainsi, la dynastie des Villardouin s’était éteinte sans retour ; et du mariage des princesses de cette famille, il ne put jamais s’en former une autre. Quelques-uns des prétendans vinrent dans la Morée, et la guerre civile y signala leur présence. D’autres y envoyèrent des lieutenans ou des gouverneurs, qui ne ménagèrent point le pays, et semèrent les mécontentemens. Une chose curieuse à observer, c’est que les prétentions à la principauté de Morée semblaient s’accroître en proportion de sa ruine et de sa misère. Il arriva que les familles des grands monarques recherchèrent la souveraineté d’un pays désolé. L’héritage des Champenois fut réclamé à la fois par les familles royales de France, par celles de Bourgogne d’Aragon et de Savoie. Pour se faire une idée de ces prétentions et de la manière de les faire valoir, il faut lire un contrat, signé à Fontainebleau en 1312, par lequel le prince de Tarente, cédant à Louis de Bourgogne la principauté d’Achaïe où de Morée,