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comme de moitié dans la construction des cités ; la forme du terrain, la situation des vallons et desmontagnes semblent appeler les hommes et quelquefois même leur présentent l’image ou le modèle d’une ville. Argos n’est plus, et pourtant ; on dirait que l’antique, cité vous apparaît encore sur cette terre qui s’avance vers la mer, au penchant de ces montagnes qui regrettent leurs monumens, et qui, par un mélange bizarre de formes et de couleurs, figurent à l’œil un amas d’édifices d’une architecture qui n’a pas de nom pour nous. Cette montagne de Larissa, dont le haut sommet semble n’avoir été fait que pour porter une citadelle, se montre encore aussi menaçante qu’aux temps des Héraclides, des Romains et des Francs. La vue d’Argos produit ainsi, à quelque distance, de merveilleuses illusions, et rien ne pourra enlever aux voyageurs à venir ces admirables effets de la nature.

Recherchons maintenant les monumens qui sont l’ouvrage des hommes et qui passent avec eux. On remarquait autrefois sur le chemin de la citadelle les tombeaux des fils d’Egyptus, et un temple d’Apollon, le premier qui fut bâti en l’honneur de ce dieu ; un ermitage grec que nous avons vu occupe probablement la place de ce temple. Deux caloyers, vêtus d’une robe noire ayant les jambes et les pieds nus, nous ont introduits dans leur chapelle qui est mesquine et à demi ruinée. L’un d’eux nous a montré du doigt un fragment, de marbre, repré-