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en Grèce que pour y adorer les traces du misanthrope Timon et pour y chercher son trop fameux figuier. Je n’ai jamais fait, il est vrai, partie d’un comité philhellène ; mais je n’en désire pas moins que ce beau pays sorte de son vieux sépulcre, et qu’il, revive parmi les peuples civilisés ; si la Grèce ne m’inspirait pas un vif intérêt, je n’aurais pas traversé les mers pour la visiter, et, quand je montre de l’humeur, c’est contre ce qui peut lui nuire. Je ne voudrais pas qu’il fût dit un jour dans l’histoire, que les Grecs ont perdu toutes les vertus qui les ont illustrée dans l’antiquité, et qu’ils n’ont conservé que les défauts qui amenèrent autrefois leur décadence et leur ruine. Tant que les Grecs ont été sous le joug des Turcs, on a dû les plaindre et les excuser depuis que la liberté leur a été rendue, ils doivent s’attendre à être jugés plus sévèrement.

Nous sommes rentrés de bonne heure dans le Loiret ; où j’ai le temps de vous écrire avant que le soleil quitte l’horizon. M. Poujoulat revient aussi d’Argos et de Mycènes il va rédiger la relation de sa promenade dans l’Argolide et vous la recevrez avec ma lettre sur Tyrinthe de sorte que le pays où nous sommes vous sera bien connu.