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temps primitifs. On a beaucoup parlé dans notre siècle de l’architecture cyclopéenne ; chez les anciens, ces constructions, dont on n’avait vu de modèle que dans la nature elle-même, furent d’abord un sujet d’étonnement, et pour en expliquer les merveilles, on dut les attribuer à des hommes d’une force extraordinaire, à des géants qu’on appela des Cyclopes. Il n’était donne, en effet, au moins dans l’opinion du vulgaire, qu’à une force gigantesque de remuer d’énormes masses et de les arranger pour en former des abris pour l’homme, des temples pour les dieux. Voilà pourquoi dans les premiers temps, on donna le nom de Cyclopes à ceux qui construisaient des édifices ; ce nom fut donné aussi par le même motif à ceux qui se servirent les premiers du fer, et qui les premiers, domptèrent les métaux. On voit dans plusieurs auteurs anciens qu’on faisait venir des Cyclopes de la Phénicie et de la Lycie. Or, ces Cyclopes de la Phénicie et de la Lycie, ne pouvaient être que des ouvriers plus habiles que les autres pour la construction des maisons et des cités.

Quoiqu’il en soit, il est bien certain que les ruines de Tyrinthe appartiennent aux temps les plus reculés. Tyrinthe existait long-temps avant le siége de Troie et son histoire se perd tellement dans les temps héroïques ou fabuleux, qu’on n’ose la rappeler aujourd’hui. Nous savons que le peuple de Tyrinthe fut vaincu par les Argiens, et transporté