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ville par la porte de Palamède. On voit encore, sur cette porte, de construction vénitienne, une sculpture fort bien conservée, représentant le lion de Saint-Marc ; on remarque d’autant plus aujourd’hui ces armoiries d’une puissante république, qu’elles ne sont plus que des souvenirs, et qu’on ne les trouve plus que parmi les ruines. Bien long-temps avant le lion de, Saint-Marc, si nous en croyons l’histoire ancienne, Naupli avait sur ses portes des armoiries semblables à celles que certaines traditions populaires donnent à la ville de Bourges, avec la seule différence, que l’âne de Naupli n’était pas assis dans un fauteuil.

À quelques pas de la porte est une espèce d’esplanade ou terrain vague, où le hasard a fait naître quelques arbres ; ce lieu est la promenade publique. J’avais lu dans les voyageurs que les campagnes de Naupli étaient couvertes de mûriers et d’oliviers. Nous n’y avons pas vu un arbre : les soldats d’Ibrahim ont tout ravagée, tout brûlé ; il n’est resté que la terre, qui paraît d’ailleurs très-fertile. Après avoir traversé des terrains marécageux, et dépasse une montagne aride qui borde la plaine vers le nord, nous sommes arrivés à Tyrinthe. C’est une colline ou plutôt une élévation de terre où se montrent d’antiques ruines. On nous a conduits d’abord dans une espèce de corridor souterrain qui reçoit le jour par plusieurs ouvertures ; ce corridor est formé de grosses pierres non tail-