Et sans regrets il voit le trépas s’avancer,
Comme la fin d’un jour qui va recommencer.
Mais déjà l’homme saint, entraîné par son zèle,
Obéit à la voix de son dieu qui l’appelle ;
Il va chercher ailleurs des cœurs à soulager,
Des dangers à courir, des maux à partager.
Il erre au sein des bois : ô nuit silencieuse,
Prête ton ombre amie à sa course pieuse !
S’il doit souffrir encore, ô dieu ! Sois son appui ;
C’est la voix du hameau qui t’implore pou lui.
Et vous, faux sectateurs de la philosophie,
Epargnez ses vertus, et respectez sa vie ;
Aux cachots échappé, vingt fois chargé de fers,
Il prêche le pardon des maux qu’il a soufferts ;
Et chez l’infortuné qui se plaît à l’entendre,
Il va sécher les pleurs que vous faites répandre :
Aux chagrins du présent il ferme l’avenir,
Il nous apprend à vivre, et nous aide à mourir.
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