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CON gesse. Peu de temps avant son élection, et sous Burchard, son prédécesseur, elle avait été incendiée ; cs-lui-ci commençait à la rétablir, lorsqu’il mourut. Conrad acheva de la relever de ses ruines ; il en augmenta les bâtiments, et l’ut-na d’une nombreuse bibliothèque ; il lit fleurir les études, donna lui-tnéme à ses confrères l’exemple de l’amour des lettres, et consacra surtout ses travaux ai l’histoire. Il mourut en 12-10. llavait composé une Vie des Saints vu 12 livres ; mais ce qui l’a rendu célèbre, c’est la fameuse Chronique d-Ul’8]*Tg, qui, aujourd’hui, lui est généralement attribuée ; néanmoins, de puissantes raisons portent à croire qu’il n’en est l’auteur qu’arcc beaucoup de restrictions. Cette chronique est un ouvrage sorti de plusiem-s mains ; liber ex mriis consorcinatus, dit Casimir Oudin. Il est certain que l’histoire de Frédéric l", dit Ilarberotme, insérée dans cette chronique, est de Burchard, préilécesscur de Conrad. On pourrait en dire autant de plusieurs autres morceaux. Il y à quatre éditions ~-r la Chronique d’Ureperg : la 1’°, d’Augsbourg ru ·1315, faite sur.le manuscrit autographe, est due aux soins de Conrad Peutinger ; la 2°, de S rasbourg, en 1557, donnée par Mélanehtlton, qui la dédia au duc de Bavière, et y ajouta, sous le titre de Prolégomènes, un supplément d’une main ancuymc, lequel continue l’histoire des empereurs depuis153O jusqu’en 1556 ; la 3°, de Bale, en 1569, thez Pierre Perna, porte le nom de Conrad, omis dans les rtcux précédentes, et qui ne se trouvait point dans le manuscrit ; la 4° parttt à Strasbourg, l6O9, dtcz Lazare Zetbner. Outre les paralipoménes insérés dans les deux précédentes, elle conticttt les annales de Ptlteginon, abbé de Prum, et celles de Lambert, abbé de Schaffenambourg : quant au manuscrit autographe, il existait encore à Ursperg en jG50. On présume qu’il a péri dans uuquattiéme incendie de cette maison, pillée et réduite en cendre par les Suédois, dans la guerre de trente ans. On reproche à la Chronique d’Ursperg de parler des papes et de la cour de Rome avec trop peu de ménagements. llenécbénius, l’un des bol landistes, donne ai croire qu’elle a été altérée par les éditeurs des trois dernières éditions, imbus des nouvelles opinions en umtiére religieuse. Il est possible qu’ils y aient introduit quelques intputations exagérées, tnais il ne serait pas étonnant que Conrad et ses prédécesseurs, attachés aux empereurs, leurs fondateurs et leurs souverains, eussent laissé échapper des marques d’une vive et juste improbation au sujet des prétentions mal fondées de quelques papes contre les droits légititnes de ces princes. Au reste, cette clu-ouique, quelque actatu qu’ou lui’suppose, offre, dit Oudin, des luutiercs très-préeicuses sur les affaires d’Alleuiagqç, soit du temps de Com-ad, soit même pour les stècles précédents. —ll ne faut pas confondre, comme l’ont fait Gérard·.lean Vossius et Grester, Couradqde ljichtenau avél : un autre Cotsttttu, aussi le Yordre de Prémontré, qui avait vécu ai la cout· de l’emperettt· Henri V. Celui-ci, d’abord abbé de Viaisscuztu, en Sonahe, puis de Yalsery, att diœése dt : Sclsstms, élu en~ ; tti’e abbé génsiral de l’t’é :: mttlt’ê,

CON 51 et déposé de cette dignité injustement, mourut abbé de Cuissy, att diocèse de Laon, en 1211. ( Voy. Buucttxtto et J.·F. Cntusr.) L- ?.

CONRAD, dit le Philosophe, bénédictin, mort en 12-1l, a écrit, sous le titre de Chronfcon Schirense, la cln-onique de l’abbaye de Scheuern en Bavière, . lngolstadt, 1615, et Strasbourg, 1716, in-1°. Aventin lotte l’érndîtion de l’aoteur, dont le travail lui ayait été très-utile ; il dontte la liste de ses autres ouvrages. — Cotvnan, évoque, on ne sait de quel siégé, a écrit Chronicon velu : remue Mogunlinamm, où on lit des détails intéressants sur ce qui s’est passé. dans le pays de Mayence et ett Allemagne, depuis l’an 1l·12jusqu’en 1251. On’trouve cette cht-onique dans les collections des historiens d’Allemagne, qui ont paru en 1553, 1569, 158-1, 1585ct 16°20. lleltviclt l’a publiée, avec des notes assez étendues, Francfort, 1550, in-12. G—Y.

CONRAD D’HOCllSTAD ou de llOlll$D¢S’1’E-DEN, archevêque de Cologne, succéda dans cette dignité, en 1758, à Ilenri de Molenarck, et, des le commencement de son épiscopal, sengagea dans des querelles continuelles contre ses voisins et contre ses pt-opres sujets. La première fut celle qu’il soutiut contre les ducs de Brabant, de Limbourg et le comte de Jttliers ; elle fut sanglante, et, suivant Albérie, on commit de part et d’autre d’énot-mes atrocités. La paix se lit en 12~10, et, et deux ans après, Conrad, de concert avec l’archevéquo de Mayence, et excité par le pape Innocent IV, se jeta sur les terres de l’Empire. Les deux préiats combattaient eux-mêmes à la tète de leurs troupes, · lorsqu’ils furent entièrement défaits pat· le comte de Juliers. L’archevéque de Mayence fut gricvementblessé, et celui de Cologne, resté prisonnier· de guerre, n’ob· ’ tint sa liberté qu’en payant une rançon de 4,000 mares d’argent. Peu de temps après, s’étant lait d’autres alliés, il attaqua de nouveau lecomtc deJuliers, et, pre-sé par ses voisins de poset· les armes, il ne consentit qu’à une trêve de six mois ; ntais d’autt-cs intérêts devaient bientôt appeler son activité d’un autre côté. La déposition de l’ç mpereur F rédéric ll avait divisé toute l’Allemagne ; Conrad se rangea du parti du saint-siégé. Il concourut successivement à l’él’lection de trois contpétitetus de Frédéric ll, couronna comme roi de Germanic, en 19.18, ai Aix-la-Chapelc, Guillaume, comte d’e, Hollande, et, après la mort de ce prince, vendit son suffrage. à Richard, frère dtt roi d’Angleterre. Enfin, de concert avec farchevéque de Mayence et l’électeur Palatin, il couronna encore à Aix-la-Cltapelle, en 1257, ce nouveau rival de la famille de Frédéric II, mort en 1250, et continua d’appuyer les ennemis de ce prince de toute sa puissance. Pendant ce temps, il n’avait pas cessé d’être en querelle avec les habitants de Cologne, et, en 1250, à l’occasion d’une nouvelle monnaie, il en était venu aux hostilités. Il conduisit lui-même devant la ville une petite flotte de quatorze bateaux, et essaya en vain de ln-t’tler par q le feu grégeois d’autres bateaux qui étaient à l’anct-e. L Après plusieurs tréves bientôt rompues par de nou- L velles agressions de la pur ! de Conrad, les habitants