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290 008 dans sa Collection des auteurs bohémiars, Banau, 1602, in-fol., er par Menkenius, dans son Recueil des écrivains germaniques, Leipzig, 1728, ·t. 1°’. La première de ces éditions est fautive ; la de1~· nièr-e est la meilleure. On a aussi attribué à, Cosma S. Adalberti Pragensis episcopi, Bohemorum, Polonorum, Prussorumque apostoli, vita et mar-. tyrium, qui a paru avec sa Chronique. Dobner a fait voir que cette Vie a été écrite par un moine " romain qui avait connu St. Adalbert, lorsque ce prélat, chassé de Bohème, était venu à Rome. G-r.


COSME. Voyez Màmers.


COSME DE VILLIERS. Voyez Vrmns.


COSME (Irma Basaualc, dit le Frère), né le B avril 1703 à Pouy-Astruc, diocèse de Tarbes, était fils et petit-fils de Thomas et Simon Baseilhac, maîtres en chirurgie. Il apprit cet art presque a son enfance, dans la maison paternelle, et à peine sut-il en apprécier l’importance, que le désir de s’instruire sur un plus grand théâtre le conduisit, en 1722, chez son oncle, qui jouissait déjà à Lyon de la plus haute considération, comme chirurgien. Celui-ci, secondant l’a.rdeur de son neveu, le fit recevoir à l’Hôtel-Dieu, où il exerça comme élève jusqu’en 1724, qu’il vint à Paris pour y perfectionner ses connaissances. Le jeune Baseilhac y partagea son temps entre l’étude et la pratique, tant chezses maîtres qu’en fréquentant les grands hôpitaux. Il fut bientôt admis à l’Hôtel-Dieu. Ses supérieurs admirèrent l’assiduité et le zèle qu’il mettait àremplir ses devoirs, qualités que relevait une pureté de mœurs to’ours appréciée des personnes même les plus déréglées. Uévêque de Bayeux, Pierre-François-Armand de Lorraine, édifié de la bonne conduite du jeune homme, le prit chez lui comme son chirrugien ordinaire, et lui fournit tous les moyens d’augmenter ses. Baseilhac le suivit dans son évêché, où il ne cessa pas de donner des preuves du zèle qu’il a toujours témoigné pour les pauvres. La· mort lui enleva en 1728 ce protecteur, qui lui légua une somme plus que suffisante pour satisfaire aux frais de la maitrise, et un assortiment complet d’instruments de chirurgie. La vive affliction que lui causa cette perte, et son goût pour la piété, le déterminèrent à embrasser la vie monastique à son retour à Paris. Il préféra l’ordre des feuillant, où il fut reçu en 1729 en qualité de frère, sous le nomde Jeande St. Come. Il fut longtemps à se lier par des vœux, dans la crainte d’être gêné pour l’exercice d’un état qu’il aimait et qui lui fournissait tant d’occasions d’être utile à l’humanité. L’assurance que ses supérieurs lui donnèrent de conserver sa liberté, le détermine à faire profession en 1740, p Danscenouveau gemie de vie, le frère Cosme sep coruut un grand nombre de pauvres, et ses succès y lui en attirèrent de la ville, des campagnes, et p même des provinces éloignées. Parmi ces malheuy reux, il s’en trouva un grand nombre affectés d’in| tir mités que laissaitaprèsellelataülepratiquée

COS par le grand ppareil. Des méditations et des observations suivies l’avaient convaincu de l’excellence de la taille latérale ; mais les accidents auxquels expose un instrument sans appui ni mesure fixe dans son emploi l’avaient détourné de la mettre en pratique. Enfin, apnès un temps suffisant pour mûrir son dessein, il imagina le lithotome caché qui devait le mettre à l’abri de tous les inconvénients ; de nombreuses tentatives sur les cadavres lui firent porter l’instrument à toute la perfection qu’il voulait lui donner. L’essai en fut fait a Melun, en 1748, sur un sexagénaire d’une complexion délicate, et il fut couronné du plus heureux succès. Le Journal de Verdun, de la même année, et celui des Savons : le publièrent aussitôt, et si dès lors l’instrument n’eut pas la réputation que le temps devait lui procurer, les critiques amères des chirurgiens de la capitale et mème des provinces n’y contribuèrent pas peu.. Le frère Cosme répondit aux objections par de nouvelles cures, et il profita de quelques-unes pour corriger son instrument et varier son procédé, de manière que ses ennemis, loin de lui nuire, ne firent qu’assurer ses succès. La taille était l’opération à laquelle le frère Cosme avait plus particulièrement donné ses soins ; les occasions fréquentes de la pratiquer, que lui procurait la célébrité de son instrument, lui donnèrent une telle dextérité, qu’il était réputé un des premiers lithotomistes de la France. Les riches, qui admiraient son désintéressement, le récompensaient encore plus généreusement. Ce fut du produit de leur reconnaissance qu’il établit,en 1753, un hospice où les pauvres étaient admis gratuitement pour ètre opérés et servis jusqu’à leur convalescence, établissement qu’il soutint jusqu’à sa mort. Le frère Cosme avait le génie vraiment chirurgical, comme on le peut voir d’après l’ouvrage qui parut sous son nom, où il expose sa méthode du haut appareil. Il a inventé plus de vingt instruments, et en a perfectionné beaucoup d’autres. C’est à lui qu’on doit le trois-quart courbe pour faire la ponction au dessus du pubis, dans les cas de rétention d’urine : tous ses trois-quart étaient munis d’une crénelure pour donner issue au fluide. Il s’était également voué au traitement des maladies des yeux, et opérait la cataracte par la méthode de l’extraction, bien longtemps avant que Daviel, oculiste, n’eût publié la sienne. Cependant, il faut l'avouer, ses lumières étaient bornées sur cette partie ; la routine, et souvent l’empirisme, le guidaient dans cette branche de la chirurgie, où il est si facile d’abuser le public. Le désir de connaître tout ce dont l’humanité pouvait tirer avantage dans la pratique le portait à faire l’acquisition des secrets qu’on lui vantait comme spécifiques de grande vertu. Sa théorie était courte, aussi était-il très-entreprenant, défaut de tous ceux qui, ayant beaucoup vu et peu lu, ne doutent de rien. Le frère Cosme, au milieu d’une vie fort exercée, ne perdit jamais de vue l’esprit de sa règle ; il fut réellement pieux jusque dans les derniers temps