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286 CUB la Faculté de médecine de Pa.ris, le 22 novembre 1787. Dépositaire des manuscrits de Desbois, il publia, en 1789, la première édition du Cours élémentaire de matière médicale, et c’est en tête de cette édition qu’il plaça l’éloge de son maître et de son ami. 2° Aphorismi de cognoscendis et curandis febribus, auctore Mam. Sell, ouvrage traduit en français avec le texte latin, par Corvisart, Paris, 1797, in-8°. Dans Porlginal, le traducteur a eu soin de distinguer ce qui appartient.à Boërhaave d’avec ce qui appartient à Stoll. Ces aphorismes, que Convisart avait longtemps médités et pour lesquels il avait conçu une admiration peut-être exagérée, servaient ordinairement de texte à ses leçons au collège de France, leçons claires, quoique improvisées, et dans lesquelles le professeur, en commentant son auteur favori, tantôt l’approuvait, tantôt le blàmait ou le corrigeait avec une égale franchise. Sous ce rapport, il faisait à Pégarif de Stoll C6 que celui-ci avait osé faire à l’égard de Boërhaave. On a reproché à la traduction de Corvisart d’être un peu sèche, saccadée, empreinte de néologisme. Au reste le traductem· n’a fait que reproduire les défauts de son modèle. 3°* Aphorismi de cognoscendis et curandis morbis chronicis, eœcerptis ea : Hcrmanno Boërhaaue, Paris, 1802, in-8°, sans nom d’auteu1· ; mais les trois lettres initiales J. N. C., que l’on trouve au bas du monitum qui précède l’ouvrage, prouvent suffisamment que Jean-Nicolas Corvisart a donné ses soins à cette publication. 4° Essai sur les maladies et les lésions organiques du cœur et des gros vaisseauœ, publié par le docteur C.-E. Horeau, Paris, 1806, in-8° ; 2°édition, sans le nom de M. Hœeau, 1844 ; 3° édition, 1848 ; traduit en anglais par C.-H. Hebb, 1846, in-8°. Cette production est sans contredit la meilleure de Corvisart. Ecoutons ce qu’en dit M. Hallé : Sur soixante-seize observations présentées comme preuves à l’appui des principes établis dans ce traité, soixante-huit sont propres à l’auteur. La plupart ont été faites sur des maladies essentiellement incurables ou devenues telles, et par conséquent suivies de l’ouverture des corps. Ces ouvertures sont présentées dans tous lem-s détails, précédées de l’histoire exacte de la maladie, comparée avec tous ses phénomènes. Elles ont toutes été faites dans Pamphithéâtre de l’hospice clinique de la Charité, sous les yeux d’un grand nombre d’élèves qui avaient suivi les maladies dans tous leurs développements. M. Corvisart s’est prescrit de ne faire entrer dans son ouvrage que des observations qui eussent ce geme d’authenticité. C’est pourquoi la doctrine en est aussi facile que la composition en est nouvelle et ï ¤ sagement ordonnée. » Ainsi parlait M. Hallé, rapporteur de la commission des prix décennaux, ’ lorsqu’il mit en parallèle l’ouvrage de Corvisart avec la Nosog-raphie philosophique de Pinel. Arbitre i entre les deux rivaux, Hallé loua dignement l’un q et l’auh-e, mais sans oser prononcer. 5° Nouvelle V méthode pour reconnaître les maladies internes de u I I

COB la poitrine par la percussion de-cette cavité, par Avenbrugger, ouvrage traduitdulatin et conmaité, Paris, 1808, in-8°. · La découverte d’Avenbrugger, publiée à Vienne (Autriche) en 1763, avait été sans résultat en France, quoique Rosière de La Chassagne, médecin de la Faculté de Montpellier, l’eùt fait connaître en 1770 dans son Manuel des pulmoniques, sans toutefois en avoir apprécié l’importance par la pratique. Corvisart déclare n’avoir vu employer avantlui lapercussiondelapoitr-ineparauc1mmédecin ; il ne la connaissait même pas lorsqu’i.l commença l’enseignement de la médecine pratique : c’est la lecttu-e des ouvrages de Stoll qui lui donna la première idée d’appliquer ce procédé à la clinique médicale. Il en retira de tels avantages pour la déconcerte des affections les plus obscures de la poitrine, qu’il n’omit jamais de le mettre en usage dans tous les cas où il en sentait la nécessité. C’est aàrsique Corvisart tira d’un oubli total l’ouvrage d’Avenbrugger. En y ajoutant de nombreux et importantscorn ment aires, le médecin français a fait d’un peut livre qui n’avait pas 400pages, et qui est en style aphoristique, un volume de près de 500 pages, plein de faits authentiques et de raisonnements judicieux fondés su1· une longue expérience. Sous ce rapport, l’ouvrage traduit est bien supérieur à l’original. Corvisart considère son travail comme un appui en faveur de son traité des maladies du cœur, et réciproquement celui-ci démontre la solidité de l’autre. Une preuve de la modestie de Corvisart se trouve dans les paroles suivantes de sa préface : Sachant le peu de gloi1·e dévolu à pr-esque tous les traducteurs et commentateurs, j’aurais pu m’élever au rang d’auteur· original, en refondant l’œuvre d’Avenbrugger sur la percussion ; mais par là je sacrifiais le nom de l’inventeur à ma propre vanité : je ne l’ai pas voulu ; c’est lui, · c’est sa belle et légitime découverte (inventum novum) que j’ai voulu faire revivre. » Rosière de La Chassagne avait tenté de ravir à Avenbrugger la gloire de cette invention, en l’attribuant à Hippocrate. Corvisart n’a pas eu de peine à réfuter victorieusement cette erreur, en démontrant qn’Hippocrate a parlé non de la percussion, mais bien de la succession de la poitrine comme moyen de reconnaître l’épanchement d’un liquide dans cette cavité. Ce dernier procédé est depuis longtemps tombé en désuétude, tandis que le premier est et sera toujours employé avec succès. Le squirrhe du pylore avait aussi fixé l’attention de Corvisart ; mais les nombreux matériaux qu’il avait rassemblés sur cette affection sont perdus. Il a contribué, avec J.-J. Leroux et Boyer, à relever, en 1801, l’ancien Journal de Médecine. On a avancé que Corvisart n’y avait jamais tr-availlé : c’est une erreur ; ce Journal contient plusieurs récits de maladies graves ou extraordinaires observées parluià l’hôpital de la Charité. L’éloge de Corvisart a été prononcé, le 28 juillet 1824, à l’Académie de médecine, par M. Pariset, secrétaire perpétuel ; il est inséré dans le tome 4°des Mémoire de cette compa• i i r