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284 COR existaient déjà, mais le style en est agréable, rempli d’images et de citations des passages des poètes latins, répandues peut-être avec moins de goût que de profusion ; il y a joint les différentes pièces de vers qu’il avait faites sur Breslau, Neumarck et la Silésie. On y trouve sur Cracovie une ode en latin que Pistorius a insérée dans la Collection des auteurs polonais, Bàle,1582, t. 1°*. Nous avons aussi de Corvinus : 1°Elegantiarum oratoriarum hortulus, Spire, 1612, in-4o ; 2° Carminum structura. G-Y et W—s.


CORVINUS (Jean-Arnold), né à Leyde, fut jurisconsulte et théologien. Comme théologien, voué aux principes de la ré formation, il se déclara, dans les querelles religieuses qui, de son temps, déchirèrent la Hollande, en faveur de la doctrine dite des rem entrants, ou des arminiens, et il exerça le ministère évangélique parmi eux ; mais, dégoûté par toutes les tracasseries et les persécutions auxquelles l’exposait cet état, et pour lesquelles il avait été obligé, en 1622, de se retirer dans le duché de Sleswig, il vint ensuite en France, fut reçu docteur en droit à Orléans, se distingua comme avocat au barreau d’Amsterdam, et fut créé professeur de droit en cette ville. Il mourut en 1650. Il a publié : 1° De-. fensio sententiœ Jac. Arminii, de prœdestiuatione, gratia Dei, libere hominis arbitrio, etc., adversus Danielem Tilenum, theolegum Sedanensem, Leyde 1613, in-8o. Il eut le rare bonheur de convertir son adversaire. 2° Responsio ad Bogermamai annotation es, pre’Grotie, Leyde, 1614, in-4o ; 3° Petri Molinœi, nevi anatemici, mala Encheiresis, sive Censura Anatemes Arminianismi P. Melinœi, Calvimlstœ Parisiensis, Francfort-sur-Mein, 1622, etc. Comme jurisconsulte, on lui doit, entre autres : Enchiridion juris civilis, Amsterdam, 1640, in-12 ; et Elementa juris civilis, ibid., 1645, in-12. Il a publié, avec une préface et des notes : Arneldi Clapmarii, De arcanis rerum public arum, libri 6, Amsterdam, 1641, et 1644, in-12 ; enfin, ila paru de lui à Amsterdam, en 1648 : Oratio in obitum Gasparis Barlœi, in ipsoejus funere récitata. M-ox.


CORVINUS DE BELDEREN (Anneau), fils du précédent, avec lequel il a été confondu par plusieurs biographes, sur la foi de Foppens. Ayant embrassé la religion catholique après la mort de son père, ou même dès l’an 1644, selon Adelung, il fut fait professeur de droit à Mayence et conseiller intime de l’électeur-archevêque de cette ville. On lui doit les ouvrages suivants : 1° Digesta per aphorismes strictim ezvplicata, 1642, in-12 ; 2° Pesthumus Pacianus, sive Jul. Pacii à Beriga juris définition es, Amsterdam, Elzévir, 1643, in-12, petit manuel fort commode, souvent réimprimé ; 3° Jurisprudentia romane H. Vulteii contracte, Amsterdam, Elzévir, 1644, in-12, ouvrage que Corvinus le père avait fait pour son usage, lorsqu’il commençait à étudier le droit ; n’y attachant plus d’importance, il permit à son fils de le publier ; 4°Ad fit. ff. de verb. signif. Cemmentarius auctus, [ ibid., 1646, in-12 ; 5° Jus canonicum strictim per f aphorismes explicatum, Amsterdam, Elzévir, 1648, Ã

COR “ in-12 ; 6° Jurùsprudentiœ romance samarium. seu r CodicisJustiniaaeiméthodicaenarratio, ibid., 1655, in-4o ; 7° Jus feudale per aphorismes striclim en- 0 plicatum, 2°* édition, ibid., 1660, in-12. 8°* Imperator Justinianus, magnus, cathelicumaugustus, y triumphator, Mayence, 1668, in-12. C’est un précis t de jurisprudence canonique ; sous chaque titre, . l’auteur indique l’usage des protestants et celui des catholiques, et cherche à prouver que la pratique de ceux-ci est conforme aux lois de Justinien et des autres empereurs ; le tout est accompagné de force citations. 9° Tractatus geminus de personis atque beneficiis ecelesiasticis, sive introduction ad genuinam universi juris canonici seu poutifcii eœplicationem. Opus posthumum, Francfort-sur-Mein, 1708, 2 vol. in-4o. C. M. P.


CORVISART-DESMARETS (Jean-Nicolas), célèbre médecin, naquit le 15 février 1755, année remarquable en France par les querelles de la magistrature et du clergé. Le parlement de Paris avait été exilé, et le père de Corvisart, procureur au parlement, fut contraint de se retirer à Dricourt, petit village près de Vouziers, dans l’ancienne Champagne. C’est là que Jean-Nicolas reçut le jour. Bientôt le parlement ayant été rappelé, le père de Corvisart revint à Paris avec toute sa famille. Il était riche, dit-on ; mais sa passion pour les tableaux dérangea sa fortune. Il envoya son fils à Vimille, village voisin de Boulogne-sur-Mer, chez un oncle maternel, curé du lieu. Ce respectable ecclésiastique fut le premier maître de Corvisart, qui, à l’âge de douze ans, entra au collège de Ste-Barbe, où il acheva ses humanités. Il fallait choisir mie profession. Le barreau, auquel son père le destinait, avait peu d’att1·ait pour Corvisart. Toutefois, malgré sa répugnance, il passa quelque temps dans l’étude paternelle, non sans soupirer après des travaux d’un autre genre. Une inquiétude, qu’il ne pouvait maîtriser, le portait à s’échapper par moment de son étude. Conduit un jour, soit par le hasard, soit par une sorte de divination, à des cours de médecine et de chirurgie, sur-le-champ son parti est pris ; il quitte la maison paternelle, et seul, sans appui, sans recommandation, comme sans ressources, il va chercher un asile à l’Hôtel-Dieu, où, pa1· son zèle et son activité, il se fait attacher au service des salles et se ménage ainsi tout à la fois les moyens de vivre et d’étudier. Après avoir suivi avec ardeur les leçons des hommes les plus distingués de cette époque, tels que Louis, Ant. Petit, Bucquet, Vicq-d’Azyr, Desault, Desbois de Rochefort, Corvisart fut reçu, en-1782, docteur-régent de la Faculté. Il se livra alors à l’enseignement, et fit avec succès des cours d’anatomie, de physiologie, d’opérations chirurgicales et d’accouchements. Nommé médecin des pauvres de la paroisse St-Sulpice, il s’acquitta de ses fonctions avec une rigoureuse exactitude. Mais Corvisart souhaitait ardemment un vaste théâtre, une grande réunion de malades, pour y exercer ses talents. La place de médecin de l'hôpital Necker