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COR Èl6U !’901’Vl¢8 ; ll&TBltll-·tDë1118€11’B8SÉ16})l&h(l€ cette ville, qu’il faisait exécuter sur les bords du Danube, au-dessous de Bude : les fondements sortaient déjà de terre ; mais les guerres qu’il eut à soutenir l’arrêtèrent dans l’exécution de ce beau projet ; il établit dans Bude même l’université pour laquelle il fit venir des savants d’Allemagne, d’Italie et de France. Il profita de la dispersion des bibliothèques grecques, après la prise de Constantinople, pour em-ichir celle de son université : il avait à Florence quatre calligmphes, sans cesse occupés à transcrire les manuscrits qu’il n’avait pu faire acheter ; il en avait aussi à Rome et dans d’aut1·es villes. Matthias Belius porte à trente le nombre de ces copistes, travaillant sous la direction de Félix de Raguse, artiste aussi habile dans la miniature, ’que savant dans les langues grecque, arabe et chaldaîque. À la mort de Corvin, sa bibliothèque de Bude était la plus belle de l’Europe ; elle contenait cinquante mille volumes, presque tous manuscrits, magnifiquement reliés : on y voyait aussi trois cents statues antiques, un grand globe et d’autres objets d’art. Uobservatoire, qu’il avait fait bâtir pour son université, est le premier que l’on eût vu en Hongrie : il était bien fourni d’instruments. Ce prince avait fait venir d’Italie un artiste nommé Hess, qui imprima, en 1173, une chronique latine, le premier livre que la typographie ait exécuté en Hongrie. Les gens de lettres que Matthias avait attirés dans son royaume fondèrent deux sociétés savantes, l’une pour les Hongrois, l’autre pour les Transylvains. On reproche à Corvin des traits d’ingratitude et de cruauté. Il devait son élévation sur le trône à son oncle Szilagyi ; il le fit arrêter et enfermer, parce qu’il ne pouvait plus souffrir la sagesse de ses remontrances. Par de vains motifs d’ambition, couverts du voile de la religion, il déclara la guerre à Podiébrad, son beau-père, auquel il avait les plus grandes obligations. Il fit ignominieux sement charger de chaînes, et tint enfermé pendant deux ansBanil’y, comte de Presbourg, parce que ce seigneur, qu’il avait jusque-là honoré de sa confiance, avait permis à m femme de se retirer à la campagne, pour se soustraire aux visites importunes du roi. Quelques traits semblables n’ont point etïacé, dans le cœur des Hongrois, le respect que leur avaient inspiré pour Corvin la sagesse de ses lois, la sévérité et l’impartialité avec laquelle il faisait rendre la justice ; ilslui doivent entre autres un code, qu’ils appellent leur grande charte, Decretum majus, qu’il flt paraitre dans la diète de 1485 (1). Longtemps encore après sa mort, on répétait par tout le royaume : Corvin est mort ; depuis lui, plus de justice. » On peut ajouter qu’il a aussi emporté avec lui dans le tombeau la gloire de la monarchie hongroise, considérée comme État indépendant. Wladislas, son successeur, fut lâche et indolent, autant que Matthias avait été actif et entreprenant ; le mal hem eux ° MQ-on trouve lnîepxnlmian des lots rendues par Corvtn, dpw mm. i, bdltll de cam, im, p. 11 et suivantes au supp é COR 283 dts de Wladislas liv1·a la Hongrie aux Turcs qui la ravagèrent ;Bude, ceséjourauquelCorvinpou-taittme si tendre affection, fut livrée aux flammes en 1527, sa magnifique bibliothèque fut pillée et détruite (1). Enfin, après une lutte sanglante, la maison d’Autriche s’est emparée de la Hongrie (voy. Humusns, Pomssain, Fsnnmamo Ill, Wtaorsus, Wrrsz, et Bexnux d’Aragon.) ’ G-r.

CORVJN (Jean), fils naturel du précédent. Son père l’éleva lui-même avec une affection d’autant plus tendre qu’il n’avait point eu d’enfants de ses deux femmes ; il le nomma comte de Liptaa, duc de Troppau et prince de Sclavonie : il lui avait fait. prêter serment de fidélité par les gouverne ms des principales places du royaume ; et, s’il avait vécu, il aurait sans doute exécuté le projet qu’il avait formé de le faire nommer son successeur. À la mort de Matthias, les partisans de Jean cherchèrent à l’élever sm· le trône ; leurs espérances paraissaient d’autant plus fondées qu’ils avaient l’armée pour eux ; mais ils manquèrent d’ensemble et de résolution. Wladislas, 1oi de Bohême, fut élu pour succéder à Matthias. Jean, après s’être réconcilié avec le nouveau toi, fut nommé gouverneur deüroatie, de Dalmatie et de Sclavonie ; il se distingue contre les’l’urcs, et mourut jeune en 1504. Avec lui s’éteignit la famille des Hunniades. G-r.

CORVINUS. Voyez Mussam.

CORVINUS (Lwasrrr), né en 1495 à Neumarck, en Silésie, fut professeur à Breslau, à Schweidnitz et à Cracovie, secrétaire municipal de Thorn et en- · suite de Breslau, où il contribua à introduire la religion protestante. Il y mourut le 25 juillet 1527. On a de lui en latin, non pas des notes sur les Tables géographiques de Ptolémée, comme le disent quelques biographes, mais une géographie imprimée plusieurs fois séparément, et qui a paru à la suite de celle de Dominique Niger, sous ce titre : Géographie ostendens omnes régimes terrœ habita biles, diverse hominum généra, etc., Bâle, 1557, in-fol. Ce n’est guère qu’un abrégé de celles qui §£sLes garnitures, en argent, furent arraehees, et les livres dechn ou brutes en grande partie. Le reste, oublie dans une tour, y était encore enfoui un siècle après, quand Busbecq parvint a en racheter un petit nombre, qui ornent encorela btbliot eque imperlale de Vienne. On en voyait quelqaœ-uns dans celle de Wolfenbuttel. Il y en à trois en France : le âremier qui se trouve à la bibliothèque nationale (N• ut), estln tulè zlltvi Hioranymi brevtafsmut sa psatntes David. Le titre de ce superbe manuscrit est écrit en capitales d’or, sur un fond d’azur, avec des devises de Corvin ; la bordure du premier feuillet représente, avec beaucoup de figures et d’emblèmes, les ames de ce prince, supportées par quatre anges. Le manuscritœt très-nettement écrit, en lettrœ rondes, a longues lignes, sur un vélin d’une finesse et d’une beauté extraordinaires. On lit au 870° feuillet, il la ln ; en capitales rouges :. A. Sizmibaldus sxscripsit Florentin, c. 1488, pro lfatthid rage Unglmriœ. Le second, qui se trouve également la bibliothèque lattouale(N• @$9), contient, t• Tractattts Paula Santini, Duccn. ois, de re mitmm, avec des tlglures représentant des hommes armes, des instruments et des mac lnes de guerre ; 2° quatre frais · tes en italien. On trouve en tète une note en français, qui apprend y comment M. Girardin, ambassadeur de France près de la orte ottomane, avait réussi, en 1688, à tirer ce manuscrit de la bibliothèque du senti pour l’envoyer au ministre Louvois. Les Turcs avaient racle partout ce qui était en or, dans les ames et dans les figures. Le troisième, contenant une partie des Annales et de l’Hi : teiro de Tacite, a été employé pour l’édition de cet auteur p donnée aLelpslg, en lsot, par Obertin. Il apparteualtalors a v M. le général Dorsner. v