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280 COR et modernes ; et il acquit ainsi cette pureté d’élocution qui le distingua de bonne heure. Dans sa jeunesse il composa des vers ; et, si l’on en croit les biographes cités à. la fin de cet article, ses essais poétiques promettaient un successeur· à Pétrarque, dont il se rapprochait par l’élégance et par une douce sensibilité. Corvetto, qui avait eu pom maître jurisconsulte Mazzola, se plaça dès son début à la tète du barreau de Gênes. Comme la plupart de ses confrères, il adopta, dès le commencement, les principes de la Révolution française ; mais, d’un caractère sage et prévoyant, il s’opposa toujours aux excès et aux désordres. L’antique constitution de Gênes ayant été renversée en 1797, Corvette, élu l’un des trois directeurs qui succédèrent fau doge, fut bientôt choisi par ses deux collègues poru· les présider, et contribua beaucoup à tous les règlements que nécessitait le nouvel ordre de choses. En quittant ces hautes fonctions (1799), il fut nommé juge au tribunal de cassation ; mais il refusa cette place lucrative pour accepter celle d’avocat des pauvres que lui otlrait le conseil municipal. Lorsque les Français enfermés dans Gênes y furent assiégés en 1800 par les Autrichiens, Corvetto, ne consultant que l’intérêt de son pays, accepta le titre de ministre des affaires étrangères avec celui de commissaire près du général Masséna (voy. ce nom), et sut mériter sa confiance, Sans cesser de ménager ses compatriotes, dont les ressources étaient épuisées par la longueru· du blocus. Après la victoire de Marengo, qui rendit les Français encore une fois maîtres de la Péninsule, Corvetto fut nommé sénateur à Gênes ; mais il quitta cette place en 1802 pour prendre la direction de la banque de St-Georges, et il ne tint pas à lui de rendre à cet établissement son antique splendeur. La république figurienne ayant été réunie à l’empire français (1 805), Corvetto, dont Bonaparte avait eu l’occasion d’apprécier les talents et le mérite, fut appelé au conseil d’État. Dans cette place, il concourut à la rédaction du Code de commerce et du Code pénal, et fut souvent chargé d’exposer les motifs des projets de lois soumis à la sanction tacite du corps législatif. En venant à Paris, il ne perdit point de vue ses concitoyens, et il fut l’ami des Italiens de distinction qui s’étaient attachés à la France, notamment d’Ennius Visconti et de M. Ch. Botta (1), auxquels il fut constamment dévoué. Après Pabdication de Bonaparte, Corvetto avait l’intention de retoumer à Gênes ; mais le roi Louis XVIII le rappels au conseil d’État, le lit président de la section des finances, et lui accorde des lettres de grande naturalisation. Bonaparte, à son retour de l’ile d’E|be, le lit prier de conserver ses fonctions ; Corvetto persiste dans son refus, disant « qu’il voulait momir sans r•emor-ds. » Rétabli dans sa place par le roi, il fut un des membres de la commission chargée de liquider les pertes occasionnées par la dernière invasion ; n (1) M. Both, dans son histoire d’1tal1e, dit, de Corvette, « qu’il J a était pins dirgne d’être estimé, recherche dans les temps de prosperlté, que aut pour servir dans les temps mauvais. »

- con “ et, peu de temps après, il fut nommé ministre des finances. Reconnaissant l’impossibilité de faire face aux dépenses avec les ressources ordinaires, il proposa de recourir aux emprunts, et fut autorisé, en 1816, d’en négocier un de six cents millions ; puis, en 1817, un autre de huit cents millions. la manière dont s’exéenta cette double opération excita les plaintes les plus vives de la part des financiers et des spéculateurs, qui prétendirent que le ministre favorisait l’agiotage, et par ces fausses mesures occasionnait au trésor des pertes énormes (1). Mais là se bornèrent les reproches de l’opposition ; elle put bien accuser le ministre d’inexpérience ou d’inhabileté ; elle n’osa jamais élever un doute sur son désintéressement et sa scrupuleuse probité. Pendant la lutte alors si animée des partis, Corvetto sut toujours se faire écouter avec faveru· dans les deux Chambres ; ·son genre d’éloquence était convenable aux matières qu’il se pmposait de traiter ; mais il excellait surtout ir développer les questions épineuses. Sa santé l’obligea de donner, en 1818, la démission d’une place qu’il ne pouvait plus remplir. En l’acceptant, le roi lui offrit la dignité de pair ; mais Corvette la refusa modestement. Il fut décoré du grand cor-don de la Légion d’honneur, du titre de ministr-ed’État, membre du conseil privé ; et le 7 décembre suivant, une ordonnance lui assigne une pension de 20,000 francs, en récompense de ses services. Corvetto fut un des fondatetus de la Société pour Pamélioraticn des prisons. Dans le courant du mois de juin 1820, il partit pour les bains d’Acqui, d’oir il se rendit à Gènes avec l’espoir que l’air natal railermirait sa santé. Au milieu de ses souffrances presque continuelles, il avait conservé toute la fraîcheur de son imagination ; et souvent il récitait de mémoire des chants entiers de l’Ar-ioste et du Tasse. Il expira le 23 mai 1822. Le gouvernement français continua à sa veuve ame pension de 6,000 francs. Le comte Solari, sénateur génois, a publié l’E· loge de Corvetto, Gênes, 1824, in-8°. Il en existe un autre avec son portrait lithographie, dans les Ritratti ed elogi de’Liguri illustri, ,1824, in-fol. ~ G—c-r et W—s.

CORVI (Guruarrrrra), en latin de Gorvis, connu sous le nom de Guillaume de Brescia, l’rm des plus célèbres médecins du 1e siècle, et sur lequel Marzucchelli n’a pu dir-e qu’un mot, faute de renseignements, naquit ver-s 1250, dans le territoire de Caneto, qui faisait alors partie du Bressan. Son père le fit entrer dans l’état ecclésiastique, et, après ses études faites avec un brillant succès, il devint, à vingt-tr-ois ans, professeur à. l’université de Padoue, qui brillait alors d’un très-grand éclat. L’abbé Engelbert dit qu’il y fut pendant cinq ans le disciple de Corvi, qui professait la logique et la philosophie, et il le s«T211L§îîëî’î’.22§ l’}·£’.§’.î"..â’, ïî’.’£’..’î.î.’T..r."’...«"°.«°’àî.’.·I“’l’É.’§£’§Ã.“«§’·l’â“l’·¤"È ntstere, bien au-dessous du cours. Les réclamations qu’erclu une telle irrégularité forèrent le ministère, dans les emprunts ultérieurs, I traiter publiquement et par adjudications. O