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roïdes et sept élégies.

4e Remarques de M. de Vaugelas sur la langue française, avec des notes, Paris, vol. in-12 ; Rotterdam, 1690, 2 vol. in-12 ; Paris, 1758, 3 vol. in-12.

5e Dictionnaire des Arts et des Sciences, pour servir de supplément au Dictionnaire de l’Académie, Paris, 1694, 1720 et 1732, vol. in-fol. Fontenelle revit cette dernière édition, qu’il augmenta surtout pour les articles de mathématiques et de physique.

6e Les Métamorphoses d’Ovide mises en vers français, Paris, 1697 et 1700, vol. in-12, fig. ; Liège, 1698, 3 vol. in-8o, fig. Cette traduction, aujourd’hui négligée, n’est pas sans mérite, et Desaintange en a connu le prix, puisqu’il en a emprunté douze ou quinze cents vers.

7e Observations de l’Académie française sur les Remarques de M. de Vaugelas, Paris, 1704, in-4o ; la Haye, 1705, 2 vol. in-12.

8e Dictionnaire universel, géographique et historique, Paris, 1708, 5 vol. in-fol. Ce dictionnaire, auquel il travailla pendant plus de quinze ans, était beaucoup plus étendu et meilleur que ceux qui l’avaient précédé. La Martinière, Declaustre, les continuateurs de Moréri et l’abbé Expilly, y ont puisé comme à une source féconde. Thomas Corneille donna une édition augmentée de l’Histoire de la monarchie française sous le règne de Louis XIV, par de Riencourt, Paris, 1797, 3 vol. in-12.


CORNEILLE (Michel), peintre, né à Paris, en 1642, fut fils et élève d’un peintre assez estimé, qui avait été l’un des douze premiers membres de l’académie. Dès sa jeunesse, il donna des preuves de talent, remporta le prix de peinture, et alla étudier à l’académie de Rome. Il quitta cet établissement par amour pour l’indépendance, et s’occupa à copier un grand nombre de tableaux, donnant toujours la préférence à ceux des Carrache. À son retour d’Italie, il fut admis en 1663 dans l’académie de peinture. Son morceau de réception était l’esquisse d’un tableau qu’il faisait alors pour Notre-Dame, et qui représente la Vocation de St. Pierre et de St. Paul. Il mourut à Paris, en 1708. Son talent était supérieur à celui de la plupart de ses contemporains ; le roi et le dauphin aimaient ses ouvrages ; ce fut même le dauphin qui, voyant que l’on n’avait pas songé à l’employer pour les peintures des Invalides, lui fit donner une chapelle qu’il peignit à fresque. Les amateurs recherchaient ses tableaux ; ils reconnaissaient que, parmi les peintres qui ont suivi la manière des Carrache, peu avaient aussi bien saisi leur goût de dessin grand et correct, leur composition noble et sage, leurs expressions pleines de justesse, leur pinceau large et leur coloris vigoureux, regardé par tous les bons juges comme le plus propre aux sujets historiques et sacrés. La réputation de Michel Corneille n’a pas été de son temps aussi grande qu’elle devait l’être, parce que cet artiste, doué d’un caractère doux et modeste, ne joignit pas à ses talents celui de les mettre en vogue. Admirateur des Carrache, il n’évita pas assez ces teintes rembrunies que le temps a souvent communiquées à leurs tableaux. Les lumières sont très rares dans les siens, et il y règne en général, jusque dans les carnations, un ton violet, plus fait pour repousser l’œil que pour l’attirer. Presque toujours aussi son dessin laisse à désirer sous le rapport de la grâce et de l’élégance, surtout dans les extrémités des figures. Michel Corneille eût pu se faire un nom par ses seules gravures. L’esprit et la fermeté de ses eaux-fortes et la correction de son dessin font rechercher le petit nombre d’estampes qu’il a fait paraître, soit d’après quelques grands maîtres, soit d’après ses propres tableaux. Ses principaux ouvrages de peinture furent faits pour des maisons royales où des églises, et placés dans l’origine à Paris, Lyon, Versailles et Fontainebleau. Ils ont, pour la plupart, été perdus pendant la révolution. ― Jean-Baptiste CORNEILLE, son frère, naquit à Paris, en 1646, eut aussi son père pour premier maître, et fit le voyage de Rome. L’académie le reçut en 1676, et, dans la suite, le nomma professeur. Il travailla principalement pour les églises de Paris, et mourut en 1695. Cet artiste a publié des Éléments de peinture pratique, 1684, in-12.


CORNEILLE DE BLESSEBOIS. Voyez Blessebois.


CORNEJO (Pierre), sculpteur et peintre espagnol. Voyez Duque Cornejo.


CORNEJO (Pierre), historien espagnol, connu sous le nom de Cedro Cornejo de Pedrossa, entra dans l’ordre des carmes, fut reçu à l’université de Salamanque, sa patrie, où il professa la philosophie et la théologie, et remplit ensuite les premières charges de son ordre. Il se trouva en France du temps de la Ligue, dont il se montra le zélé partisan ; il en a laissé l’histoire en espagnol, depuis 1585 jusqu’en 1590, publiée à Paris en 1590, sous le titre de Compendio y breve Relation de la liga, etc. L’historien de Thou n’en loue pas l’exactitude. Cornejo mourut le 51 mars 1618. Il laissa aussi une Histoire des guerres de Flandre, traduite de l’espagnol en français par G. Chapuys, de Lyon, 1578, in-8o.

― Un autre CORNEJO (André), chevalier de St-Jacques, membre du conseil du roi d’Espagne, etc., a publié :1° Diccionario historico, y forense del derecho Real de Espana, Madrid, 1779, en grand in-4o ; 2° Apendice al Diccionario kistorico y forense, etc., Madrid, 1784, grand in-4o.


CORNÉLIA, dame romaine, de l’illustre famille du même nom, et que l’histoire accuse de crimes aussi odieux qu’extraordinaires. L’an 425 de Rome, (551 avant J.-C.), dans le temps où une épidémie désolait cette ville et ses environs, on fut frappé d’étonnement et d’effroi en voyant que les principaux patriciens périssaient successivement par des maladies dont les symptômes étaient les mêmes. Cependant il était difficile de ne pas attribuer leur mort à la contagion, puisque l’empoisonnement, ce crime dont il est trop souvent question dans les annales de l’Italie moderne, était alors à peine connu à Rome, et que l’on n’avait pas même songé à le punir par une loi. Dans la douleur générale, une femme esclave se présenta à l’édile curule Q. Fabius, et accusa d’empoisonnement plus de vingt dames romaines, désignant spécialement connue celles qui dirigeaient cet affreux com-