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CON revenuàsospremières habitudes, continuadexnediter en silence. Il fut recu a l’Académie française en Ulis ; à la place de l’abbé d’Olivet : on a remarqué qu" ne parut plus dans la suite aux séances de cette compagnie. La célébrité qu’il avait acquise dans toute l’Europe lui attira, peu de temps après, un témoignage glorieux d’estime et de confiance. Le conseil préposé à l’éducation de la jeunesse polonaise, qui avait suivi ses principes dans le système do Yinstruction publique, l’invita, en 1777, à travailler i un ouvrage élémentaire de logique pour les écoles palatin ales. Condillac ne survécut que de quelques mois à la publication de cet écrit ; il mourut dans sa terre de Flux, près de Beaugency, le 3 août 1180. Le premier de ses ouvrages, l’Essai’sur ïorigine des connaissances humaines, parut en 17·16, 2 vol. in-12. Condillac montre, dans la première partie de cet ouvrage, quels sont les matériaux de nos connaissances, par quelles facultés ils sont mis en œuvre, et quels instruments l’esprit emploie dans ce travail. C’est avec le principe de la liaison des idées qu’il explique la p upart des phénomènes de l’espt-it humain. Les idées ne se lieutentre elles que par le tnoyen des signes, et c’est surtout dans la formation des signes et dans l’eI· pli cation de leur pouvoir qu’il déploie la supériorité de ses vues. Loclœ avait dit que la plupart de nos disputes viennent de ce que nous n’attachons pas les mêmes idées aux mêmes mots ; Condillac pense que c’est à l’usage des signes que l’homme doit le développement de ses facultés ; que c’est à Pinsiitution des langues que commencent, non pas l’exercice, mais les progrès de la pensée ; qu’en un mot, nous ne savons réfléchir que parce que nous savons parler. Il était remonté d’un côté à la perception, qui est la première des opérations de l’âme ; d’un Iltltû côté, il commence au langage d’action, et trouve dans ce principe l’origine des arts de l’ima-· gination, qui Sont autant de langues différentes. C’est une chose intéressante et curieuse de voir comment il fttit naître tous les arts les uns des autres. Cette seconde partie est remplie de vues ingénieuses : quoiqu’elle soit moins profonde, elle eut plus de succès que la première, parce qu’elle est à la portée d’un bien plus grand nombre de lecteurs. Tout l’Esrai sur l’origine des comtoissancrr se trouve dans le livre de Locke, au moins en principe ; mais peut-être Locke n’avait pas montré combien les signœ sont nécessaires aux progrès de la pensée. Condillan développe et féconde ces deux vérités. Après avoir lait connaître sa méthode, Condillac tuontre le vice et le danger de celle qui avait été presque universellement suivie jusqu’alors-s. Tel est l’objet du Traité des systèmes (17/19, 2 vol. in-12 ) ; il distingue trois sortes de systèmes, qui reposent sur trois sortes de principes. Les principes qui étaient le plus à le mode sont des maximes géné-. raies, ot abstraites que l’on regardait comme le fou. deuttlntet la Source de nos connaissancesfz les métaltllysioiens stlrtoltt ont trawtillé ti l’envi ai multiplier elle still ! de ntlltimes. Cûtulillac cheroltc à tnontn-et’ hostilité ol les abus des systèmes abstraits, et c¤m CON il bien est stérile et dangereuse une méthode qui ronverse l’ordre de la génération des idées ; Il passe en revue les idées innées des cartésiens, les idées on Dieu de Malebranche, l’ha1°monie et les monados na Laibnitz. et la substance unique de Splnosa. Le Traité des sensations, qui parut en 1754 (2 vol. in-12), analyse le progrès des idées et le développement de nos facultés, depuis la première impression sensible jusqu’aux notions les plus élevées. Pour remplir cet objet, l’auteur imagine une statue organisée comme nous, mais n’ayant encore lîuaage d’aucun de ses sens. Il les ouvre tour à tour aux différentes impressions dont ils sont susceptibles ; il considère séparément et ensemble l’odorat, l’ouîe, le goût, la vue et le toucher. Il observe les instructions que nous devons a chaque sens et’les secours mutuels tlàfils se prêtent. Co n’est que par le toucher que statue prend connaissance des’corps. Toutes ces’frivolités ingénieuses, mais, peu philosophiques, ne pouvaient être sans danger, et la méthode psychologique, excellente en soi, mais ainsi appliquée, et au profit de semblables principes, devait entraîner Gontlillac à d’étranges erreur8· Ou ne peut sa dissîtnuler que ses principes sur cette question conduisent au spiritualisme da ’. Berkeley. Conrlillac fait de l’étendue et da la solidité, propriétés fondamentales des corps, des sonsations de notre âme, comme les couleurs et les sons. Il suit de là que nous ne connaissons réellement que nos sensations, ou les manières d’ètra de notre âme, et non pas les qualités des corps, et que nos sensations sont des effets dont les œuses nous sont entièrement inconnues. Mais qui nous assurera alors que la volonté divine n’est pas la soulo muse da nos sensations ? La Traité des se mations eut assez de suoeèrpour que Venvie cherchait à oulever à l’auteur la gloire de l’avoit· fait. On prétendit que cet ouvrage était dans les Lettres sur les aveugle : et sur les sourds-mmm de Diderot, et dan ! l’Histoire naturelle de Buffon, Contlillac lllt Bentlble à calin injustice ; il cita les doux tnorcoaux do Diderot, et on vit que celui-ci n’avait pas fait la Traité des rentions. Pour se justifier d’uvoir copié l’at¢ur do l’Hùloiro naturelle, il fit le Traité du animaux (1775, in-12), ouvtage qui contient une réfutation des opinions de Buffon, nvao les principes mêmes du Traitl des sensation :. Le Cours d’éludu qu’il composa pour l’instruction da l’inl’ant do Parano parut (1755, in-8°), on 15 volumes, qui renfermant uno Grammaire, un Art dïcriro, un Art de rai. sonner, un Art du pmw, et une Histoire général ; des hommes et du empires. Sa Grammaire n’e¤t pas seulement une grammaire particulière de la langue française, e’ast une théorie générale de l’ox|>ression de nos idéü, qui, commençant au langage d’uction, nous conduit, par des dévqlolwümonls sn¢t16sSil’8· jtuqurà l’analyse de nos pensées parla moyen des signes artificiels. L’antaut’ 8’y attache à démontrer mmbien le langage est nécessaire pour nous faire des idées de toute espèce ; il fait voir qno les lan@108, qui 80nt, d08 |li¢llll0£168 illiülyllllllûh Will lüll véritables Iqviars du l’eSpI’lt, Gt two $6% tilll |ol