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tilly dans une modeste habitation, seul reste d’un des plus beaux palais de l’Europe. Il était de retour à Paris depuis peu de jours, lorsqu’il y mourut le 15 mai 1818, à l’âge de 82 ans. Ses restes sont déposés à St-Denis. M. l’évêque d’Hermopolis y prononça son oraison funèbre, qui fut répétée dans la plupart des églises de France. L’académie de Dijon mit son éloge au concours, et le prix fut remporté par M. Th. Foisset, alors âgé de vingt ans. Tous les arts reproduisirent à l’envi les traits de ce prince, aussi brave que magnanime. Il avait dans ses loisirs écrit la vie de son illustre aïeul. Cet ouvrage, dont le manuscrit resté en France était à la bibliothèque du roi, avait été, des 1806, imprimé sous ce titre : Essai sur la oie du grand Condé, vol. in-8°. Sévelinges l’a reproduit en 1820 dans ses Mémoires pour servir d l’histoire de la maison de Condé, 2 vol, in-8°. Le premier contient l’Essai sur la rie du grand Condé. Le second est un Précis de la vie du prince qui fait le sujet de cet article, par Sévelinges, suivi de pièces justificatives. — On peut encore consulter, pour plus de détails, les Campagnes de l’armée de Condé, publiées par M. d’Ecquevilly, Paris, 1818, 5 vol. in-8°, et la Vie du prince de Condé, par M. Chambelland, de Dijon, Paris, 1819-20, 5 vol. in-8°. W—s. CON DÉ ( LOUIS·HENRI -Josse :-1, prince or : ). Voyez Boqnuon.

CONDE (M anna un Cmëvns l. Voyez Cx.r’ ; ves.

CONDE ( LOUISE-MARIE-THÉRÈSE— R.i-mn.o¤ d’Orléans, princesse on ). Voyez Bourbon.

CONDE ( Louise-Adélaïde de Bourbon), sœur du dernier des Condés, naquit à Chantilly, le 3 octobre 1757, et porta longtemps le nom de Mademoiselle. Louis XV la destituait pour épouse à son petit-fils le comte d’Artois, depuis Charles X. Cette union était convenable, mais des divisions de famille l’empêchèrent, et l’on crut que la reine Marie ·Antoinettc Il’É[3ll. pas étrangère aux obstacles qui survinrent. Dès sa jeunesse, mademoiselle de Condé avait montré des dispositions pour la piété, et même pour les austérités religieuses ; aussi, en 1786, Louis XVI, favorisant ses inclinations, confirma le choix qu’avait fait d’elle pour abbesse le chapitre de Remiremont, abbaye qui jouissait de grands privilèges et qui conférait son abbesse le droit d’exercer juridiction et le titre de princesse de l’empire (1). Cette place éminente, qui n’était donnée qu’à des dames de la plus haute naissance, n’imposait pas à mademoiselle Louise l'obligation de quitter la cour. Elle continua à en faire l’ornement et l’admiration, et y resta intimement liée avec la sœur de Louis XVI, madame Elisabeth, de vénérable mémoire. Le 17 juillet 1789, elle quitta la France avec son père, et le suivit d’abord à Bruxelles, puis en Suisse. Là elle - vécut dans la pratique de la plus haute piété. Cette

(1) L’abbaye de Remiremont, une des plus célèbres du monde, était située en Lorraine. Fondée en 620 par St. Romaric, elle fut d’abord habitée par des moines et des religieuses. Celles-ci étaient seules restées. Vers 1513, ces religieuses, rclàt-lu’·cs dans leurs observances, prirent le nom de chanoinesses séculières. Voy. l’histoire des ordres monastique : du P. Ilélyot, t. 6, p. 105.


piété de la princesse fut fortifiée, dans son exil, par les soins d’un directeur zélé, l’abbé de liouzonville, depuis chanoine de St- Denis. Ayant quitté Fribourg, elle se rendit ai Turin, où elle se trouva près de la vertueuse princesse, Marie-Clotilde de France, devenue 1·eine de Sardaigne. Leurs sentiments étaient les mêmes ; ce fut une grande consolation pour mademoiselle Louise de lui être unie. Aussi la société et les entretiens de sa sainte cousine la confirmèrent dans le dessein de renouvelé1·, et de serrer même ( par des nœuds, son penchant pour la vie religieuse. j l En novembre 1795, ellegêcrivit à Louis XVIII, alors l à Vérone, une lettre respectueuse et touchante pour lui demander son autorisation. Le 1er décembre ce monarque répondit à la princesse, lui téntoigna le regret de la perdre, et néanmoins donna son consentement. Satisfaite de cette adhésion et de celle de son pè1·e, mademoiselle Louise entra chez les carmélites de Tui-in, où les circonstances ne lui permirent pas de se fixer définitivement. Conduite à Vienne, elleytrouva l’abbé de Tournely, supérieur de la société du Sacré-Cœur qui s’unit depuis à celle des Pères de la foi. Cet excellent ecclésiastique essaya de formet· dans cette ville une communauté de femmes qui se dévoueraient au service des pauvres et Èlînstruction de la jeunesse. La princesse Louise de ondé devait être la pierre fondamentale de cet établissement. Elle consentit, par les conseils de l’abbé de Bouzonville, son directeur, à seconder les vues de l’abbé de Tournely. Déjà lmitanciennes religieuses émigrées s’étaient jointes à elle. Mais il fallut encore abandonner ce projet, et le seul avantage durable qui en fut retii-é, c’est que mademoiselle Louise procuta à la société du §cré-Cœur la protection de l’a1° archiduchesse Marie-Anne (1), sœur de l’empereur François II, avec laquelle elle était digne d’être liée. Malgré tant de contradictions, la princesse n’abandonna point son pt-ojet pout· la vie religieuse. Le 27 septembre 1797, elle entra au monastère de la St¢·Volonté de Dieu, situé prés de Martigny, en Valais, que l’abbé D. Augustin de Lestrange avait établi l’année p1·écédente pour des religieuses qui devaiént suivre les constitutions de la val-sainte qu’habitaient les trappistes émigrés. Elle y prit l’habit le 1°’octobre sous le nom de sœur Marie-Joseph, et se trouva dans cette maison avec la marquise de Rougé et ses deux filles ; qu’étaient au tict-s ordre. La princesse avait choisi le grand ordre, et quelque austère qu’en fût la règle, la sœur Marie-Josepli se trouvait heureuse de la pratiquer, et l’on voit dans les lettres

(1) Marie-Anne, archiduchesse d'Autriche, si connue par sa piété. était née le 21 avril 1770. Elle fut abbesse du chapitre des Clll1llOlIl( !SSCS (li ! pfilglltë, (lOl1l. 10111.CS lt’S (l3lllCS Élillêlll (lC lRâ|l$t)D souveraine. En 1799, le fameux l’accanari, fondateur des Pères de la foi de Jésus, se rendit dans cette ville à ja prière de la princexc qui s’unit avec les demoiselles Nautlet, ses demoiselles d’honneur, par des vœux simples, en se mettant sous lolicissauce du général de la compagnie de la foi. Elle recommanda cette société à Pie VII, et la protégea toujours. À la fin de l’annee 1800, elle alla à Rome avec douze ou quinze jeunes personnes qui s’étaient consacrées à Dieu dans la nouvelle société. Elle revint à Vienne eu 1809 : de Ylélllltb CllC |)llSStl Cl] llûllgflü, Cl. lllolll’lll 311 Col1lIllCllt’€lllf.’Ili tlt’ 13 nicmc année à Ncuilorf, non loin de Temesivar, duits une terre du h : utt-Banat, Lovacz de Cœtnénes.