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de quelques villes dont les noms étaient à peine connus. » On lui doit encore des notions curieuses sur ces villes et sur les mœurs des habitants. La relation de l’entreprise dans laquelle il succombe est intitulée : Journal of a second expédition into the interior of Africa from the bight of Benin to Soccatoo ; to which is added the Journal of Richard Lauder from Kano to the seacoast, partly by a more eastern route, Londres, 1829, in-4°, avec le portrait de l’auteur, une carte et le cours du Kouarra dessine par Bellu. Cet ouvrage a été traduit par M M. de la Renaudière et Eyriès, sous ce titre : Voyage dans intérieur de l’Afrique, depuis le golfe de Bénin jusqu’à Sackatou, pendant les années 1825, 1826, 1827, suivi du Voyage de Richard Lander de Kano à la côte maritime, Paris, 1829, 2 vol. in-8°, avec le portrait de l’auteur, cartes, etc. Le journal de Clapperton était écrit avec tant de négligence, d’incorrection et de redites, que M. Barrow fut obligé d’y faire de nombreuses suppressions. « Il est évident, dit-il avec si un peu trop de sévérité toutefois, que Clapperton était un homme sans étude ; jamais il n’interrompt la narration du jour par ses réflexions ; il se contente de noter les objets comme ils se présentent, et les observations comme elles ont eu lieu. » Il est vrai que ce voyageur expose les faits sans aucun art. Cependant ses récits sont lus avec intérêt, parce qu’ils offrent beaucoup de détails curieux et neufs sur les peuples de l’intérieur de l’Afrique. Il a traversé cette contrée depuis Tripoli sur la Méditerranée jusqu’au golfe de Bénin ; par conséquent, nul autre voyageur n’en a vu une aussi grande étendue. Il a fourni des additions nombreuses à la géographie de la région septentrionale de cette partie du monde. Grâce à lui et à Denham, elle a changé de face, et enfin l’opinion est fixée sur un grand nombre de points. La découverte des montagnes qui séparent le bassin du Tchad de celui du Kouarra est due à Clapperton ; seulement il n’avait pu recueillir que les vagues indications des indigènes sur l’endroit où peut déboucher ce fleuve. Il était réservé à Lander de résoudre cette question importante, et qui avait donne lieu à de nombreuses controverses parmi les géographes. Le volume est terminé par la traduction de divers papiers arabes concernant la description du Soudan, par un vocabulaire de la langue de l’Yourriba et de celle des Félatahs, et par une table

météorologique.

Ch-r

et

E-s.


CLARA (Dion). Voyez Didia.


CLARA D’ANDUSE, issue d’une famille illustre qui possédait la seigneurie de la ville dont elle portait le nom, est mise au rang des troubadours du 12e siècle. Nostradamus ni Crescimbeni ne font cependant aucune mention de cette femme poète ; mais Ste-Palaye a recueilli la seule pièce qui soit restée d’elle, et Millet en a publié un extrait. On voit par ce petit ouvrage que Clara fut liée à un mari jaloux ; qu’elle eut un amant ; que son époux soupçonna cette intrigue ; qu’il obligea objet de la tendresse de sa femme à s’éloigner, et qu’elle fut au désespoir de cette séparation. Les vers dans lesquels elle a exprimé ses regrets, sa douleur et son amour, respirent la passion la plus vive, et n’ont pu être inspirés que par un cœur profondément touché, et

un esprit d’un naturel ingénieux et plein de délicatesse[1].

V. S-l.


CLARE (Pierre), chirurgien anglais, mort en 1784, s’est fait connaître par une nouvelle méthode de traiter les maladies vénériennes. Elle consiste à faire des frictions sur la partie interne des joues et des gencives avec du calomel. Cette méthode a eu beaucoup de vogue a la fin du dernier siècle. Elle a été adaptée à quelques autres médicaments. Clare la fit connaître pour la première fois en 1779, dans un ouvrage qui a eu plusieurs éditions. Il est encore auteur de quelques autres écrits, qui ont tous été traduits en français avec le titre suivant : Méthode naturelle et facile de guérir la maladie vénérienne, suivie : 1° d’un Traité pratique de la gonorrhée : 2° d’observations sur les abcès et sur la chirurgie générale et médicale ; 5° d’une lettre à M. Buchan, sur l’inoculation, sur la petite vérole et sur les abcès varioleux, Londres et Paris, 1783, in-8°. G-’r-lt.


CLARENCE (duc de). Voyez George.


CLARENDON (Edouard Hyde, comte de), grand chancelier d’Angleterre, naquit à Dinton, dans le Wiltshire, le 16 février 1608. Lorsqu’il eut terminé ses études à Oxford. À l’âge de dix-sept ans, il étudia les lois sous la direction de son oncle Nicolas Hyde, président du tribunal du banc du roi. A vingt et un ans, il épousa la fille de sir George Aylift, d’une beauté remarquable, et il eut le malheur de la perdre six mois après. À vingt-quatre ans, il se maria de nouveau avec la fille de sir Thomas Aylesbury, maître des requêtes, et, pendant trente-six ans que la mort respecte cette union, Édouard Hyde vécut avec sa femme dans le plus parfait accord, et en eut plusieurs enfants. Il recherchait dans sa jeunesse les hommes distingués par leurs talents et leurs vertus, et il avouait que jamais il ne se sentait plus orgueil leu : et plus eûttletll que quand il pouvait dire de lui : « Je suis le pire de tous ceux ici présents. » Il s’était déjà distingué comme jurisconsulte par quelques actes importants, lorsque ayant été rendre visite a son père, dans le Wiltshire, celui-ci dit : « Mon fils, les hommes de votre profession ont coutume de travailler à étendre la prérogative royale, et je vous recommande, si vous parvenez à une place éminents, de ne jamais sacrifier les lois et la liberté de votre patrie a la volonté du prince ou à votre propre intérêt. » Après avoir répété deux fois ces mêmes paroles, ce vieillard respectable fut frappé d’une attaque d’apoplexie

  1. M. Hector Rivoire a consacré une notice à Clara d'Anduse dans la Statistique du départemntt du Gard, publiée à Nîmes en 1842, 3 vol. in-4°. Ce n’est que la reproduction littérale de celle qui précède ; M. Ritoire l’a puisée dans la première édition de la Biographie universelle, sans y changer un mot et sans citer la source. Il est fâcheux que cet écrivain, qui parait être un homme laborieux et instruit, n’ait pas fait lui-même sur les lieux quelques recherches sur cette femme-poëte. Il est à présumer qu’on peut adresser la même observation à M. Vignier, auteur d’une Notice sur Anduse et ses environs, imprimée en 1823, que nous n’avons pu lire, mais dans laquelle nous savons, par M. Rivoire, qu’il est parlé de Clara.
    D-z-s.